Arnaud Frisch, créateur de clubs à l’atmosphère singulière

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Allure d’intello, style décontracté, il débarque avec une petite valise cabine. « Je pars pour Ibiza, si toutefois je trouve un billet d’avion. » Arnaud Frisch a ouvert, sur l’île des Baléa­res, El Silencio, la beach house du club parisien Silencio. C’était il y a quatre ans et, depuis, toute la petite faune de la nuit ibizoise s’y précipite sitôt l’été arrivé. La nouveauté 2024, c’est l’ouverture du restaurant japonais Urusai – deuxième table du lieu –, avec vue imprenable sur la crique paradisiaque de Cala Moli, sorte de bar à tapas tokyoïte, avec une carte signée d’un des duos en vue de la gastronomie parisienne : Olivier Leone et Arthur Cohen.

Silencio, ce nom est devenu une marque à part entière et se décline en plusieurs versions dans le monde. Mais tout a commencé à Paris, rue Mont­martre, en août 2011. Le premier club, imaginé par le réalisateur David Lynch (le nom est tiré de son film Mulholland Drive), réunit toutes les passions d’Arnaud Frisch : la musique, le cinéma, la performance, l’art contemporain, la gastronomie et la fête. Un drôle d’hybride, entre la boîte de nuit, la version contemporaine du salon littéraire et le laboratoire artistique, qui n’existait pas dans la capitale.

Le Silencio parie aussi sur l’exclusivité : il faut être membre pour y avoir accès (de 600 à 1 200 € la carte selon la formule). A partir de minuit toutefois, les barrières tombent et tout un chacun peut participer à la fête pour peu qu’il sache y faire avec le physionomiste. « Nous avons ouvert le Silencio en lieu et place des anciennes imprimeries du quotidien L’Aurore, là où le J’accuse de Zola a été imprimé. L’idée était de programmer des DJ, mais pas seulement. Nous voulions projeter des films, organiser des rencontres avec des écrivains et des concerts. »

De l’Essec à la Techno Parade

Un « nous » qui englobe Manu Barron et Antoine Caton. Le premier fut son associé de 2008 à 2013, et le second l’accompagne au quotidien depuis la création, à Paris, du Social Club (fermé en 2013). Dès le début, on croise au Silencio Lana Del Rey, Prince, The Weeknd, Cat Power, Virgil Abloh (qui y a fait son premier set de DJ) ou le rappeur Kendrick Lamar. L’ar­tiste chinois Ai Weiwei et le photographe Juergen Teller y ont aussi exposé leurs œuvres.

Fils d’un ingénieur et d’un médecin, Arnaud Frisch n’a jamais rêvé de devenir un roi de la nuit. Un événement, pendant ses études, l’a mis sur cette voie. En parallèle de l’Essec, l’école de commerce parisienne, le jeune homme suit un DEA de droit à Nanterre – « Je me serais bien vu avocat pénaliste, à l’époque. » En 1996, la mairie d’Avignon publie un arrêté interdisant les rave-parties. « Passionné de musique électro depuis l’âge de 15 ans, je fréquentais les soirées de Laurent Garnier, au Palace. Je me suis mis en tête de faire annuler cette décision avec l’aide d’un prof de l’école. » Grâce au dossier qu’il constitue, l’arrêté d’interdiction est levé.

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