C’est une querelle de clochers qui a fait exploser le conseil municipal de Lagorce, petite commune d’à peine plus d’un millier d’habitants dans le sud Ardèche. Un chemin de moins d’un kilomètre, détenu en partie par la municipalité et un couple d’apiculteurs, empoisonne la vie du village ardéchois depuis plus d’un an.
Le chemin en question dessert le hameau de Lacessas où se sont installés en 2017, Élodie et Nicolas Leullier pour y développer leur activité. Afin d’accéder à leur habitation, ils ont acquis une partie du chemin qui est communal, puis privé, puis à nouveau communal. Pour la mairie, il s’agit d’une incohérence cadastrale. Elle s’estime propriétaire de la totalité de la voie, pour l’avoir entretenu avant son rachat, et défend un droit d’usage.
Les apiculteurs veulent des garanties
Mais les apiculteurs, qui possèdent un cheptel de 450 colonies d’abeilles en production, ne l’entendent pas de cette oreille et demandent des garanties à la collectivité afin de pouvoir poursuivre leur activité en cas de vente. Ce qu’ils n’obtiennent pas. La réglementation interdisant d’installer des ruches aux abords d’un chemin public, la situation s’envenime. Les propriétaires, assignés au tribunal, décident en représailles de barrer leur partie de chemin.
L’affaire prend une tournure politique et le conseil municipal de Lagorce finit par démissionner le 29 juillet, secoué par des désaccords. C’est désormais une délégation spéciale – constituée de trois membres nommés par la préfecture de l’Ardèche et installés depuis le 5 août – qui gère les affaires courantes en attendant le renouvellement du conseil municipal.
Une nouvelle élection doit être organisée dans les trois mois à venir et la campagne promet d’être animée entre les élus démissionnaires et opposants, qui ne devraient pas manquer de remettre sur la table l’épineux sujet du chemin de la discorde.
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