Un deuxième mort en un mois. Après un homme de 52 ans mi-juillet, c’est un Italien de 23 ans qui est décédé, ce samedi 17 août, plusieurs semaines après avoir été mordu par une araignée violoniste, selon l’agence Ansa. Deux décès à quelques semaines d’intervalles, qui ont eu lieu en Sicile et dans les Pouilles, au sud de l’Italie.
Pourtant, l’araignée violoniste – ou Loxosceles rufescens de son nom scientifique – n’est pas une particularité italienne. Cette espèce, qui doit son nom à une tache en forme de violon sur son corps, est présente dans les pays méditerranéens, mais aussi en Asie et en Amérique du Nord, selon le Catalogue mondial des araignées administré par le Musée d’histoire naturelle de Berne.
Sa présence établie en France et en Corse
Selon le site « Aranea Spiders of Europe », la présente de l’araignée violoniste est établie en Albanie, en Algérie, en Croatie, à Chypre, en Égypte, en Grèce et en Crète, en Italie, en Sardaigne, en Sicile, en Libye, à Malte, au Maroc, au Portugal, en Espagne, dans les îles Baléares, en Tunisie et en Turquie.
L’Hexagone ne fait pas figure d’exception puisque la présence de l’araignée violoniste est établie en France et Corse. L’espèce est « présente en grand nombre depuis très longtemps, notamment à Marseille et dans le contour méditerranéen », avait expliqué au Parisien Christine Rollard, spécialiste des araignées au Muséum national d’histoire naturelle.
Selon le site Aranea Spiders of Europe, l’araignée violoniste montre, depuis quelques décennies, « une certaine tendance à se propager en Europe ». Néanmoins, l’espèce « ne doit pas être classée comme exotique ou envahissante, car elle est indigène en Europe », précise le site.
L’araignée violonistes affectionne particulièrement les terres arides et les habitats secs. Elle se cache dans les anfractuosités, sous les pierres ou dans les crevasses rocheuses, mais également à l’intérieur et autour des maisons et des bâtiments dans les jardins.
« Les gens ne meurent pas de l’action directe du venin »
Cette araignée se reconnaît à sa couleur roussâtre/sable et à ses pattes longues et fines. Son corps est légèrement plus grand chez les femelles que les mâles (7,5 mm contre 7 mm) et son envergure – pattes comprises – atteint en général 4 à 5 cm. Elle dispose de six yeux.
En temps normal, la Loxosceles rufescens, se fait très discrète et inoffensive. Mais comme beaucoup espèces d’araignées, elle peut néanmoins mordre les humains. Pas de panique tout de même, cette morsure n’est ni douloureuse ni mortelle. Dans la plupart du temps, elle provoque des démangeaisons et des rougeurs locales modérées, qui guérissent d’elles-mêmes sans complications en peu de temps. Dans les cas les plus graves, mais rares, ces morsures peuvent provoquer des lésions nécrotiques, qui ne guérissent parfois qu’au bout de plusieurs mois.
« Ce n’est pas une araignée mortelle. Les gens ne meurent pas de l’action directe du venin, mais des infections des nécroses et des brûlures de la peau. Ce sont des réactions individuelles particulières pour des personnes au système immunitaire fragile. Sinon, elle n’a pas le venin assez puissant pour tuer un homme », expliquait encore Christine Rollard au Parisien.
« Les morsures de cette araignée sont très rares parce que ses crochets sont tout petits et ne peuvent presque pas traverser notre peau. On n’a pas besoin de la craindre parce que le contact avec elle est inexistant », ajoutait l’aranéologue.
Des victimes précédentes
Reste que dernièrement, l’araignée violoniste a fait plusieurs victimes. En juin 2023, un commerçant grec de 58 ans, en voyage d’affaires en Italie, s’était fait mordre par l’une d’elles lors d’une visite dans une ferme spécialisée dans la production de kiwis. De retour à l’hôtel, il s’était plaint de démangeaisons au niveau de sa morsure, avant de faire un malaise dans la soirée. Le lendemain matin, il avait été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel.
Le 7 juillet dernier, un carabinier italien de 52 ans a été mordu par une araignée violoniste lors d’une journée passée dans la campagne sicilienne. À son retour chez lui, Franco Aiello avait constaté une rougeur à la cheville. Il est finalement décédé à l’hôpital Cervello de Palerme le 12 juillet dans la soirée.
Ce samedi 17 août, Giuseppe Russo, un jeune Italien de 23 ans, est décédé à l’hôpital de Bari, dans le sud du pays. Mordu il y a un peu plus d’un mois, l’homme a subi un choc septique engendrant une défaillance générale de ses organes vitaux.
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