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VIDÉO — Avec Requiem(s) le célèbre chorégraphe d’Aix en Provence signe une nouvelle œuvre majeure où les ensembles sont réglés à la perfection. Une fresque qui conjuge l’intime avec le spectaculaire.
Le rideau est encore baissé. S’élève alors dans la salle la musique de System of a Down. Comme si on allait assister à une bataille de hip hop alors qu’on se préparait pour une hymne à la mort. Et puis, d’un seul coup, la scène se dévoile. On découvre alors un tableau d’une beauté saisissante. À la façon de ces œuvres qui, au musée, happent le regard et remuent au plus profond de soi. Pourquoi s’en étonner ?
Au fil de sa carrière, Angelin Preljocaj est passé maître dans la composition des ensembles. Son dernier opus est un modèle du genre. Des chorégraphies réglées au millimètre, d’une intelligence architecturale foudroyante. Aussi avance-t-on dans ce(s) Requiem(s) le regard comblé. Et pourtant, le sujet est pour le moins sinistre: la mort, à laquelle nous sommes tous destinés. Preljocaj tient au pluriel du titre. Il ne se contente pas d’évoquer un seul requiem qu’il aurait choisi dans la musique liturgique. Il a emprunté, avec bonheur, des pièces très diverses, piquées dans les siècles passés.
Pour saisir encore plus le spectateur, il multiplie les ruptures, pour ne pas dire les chocs visuels. Sous des lumières particulièrement étudiées, les danseurs dessinent l’espace avec une impressionnante fluidité. On n’est pas dans le classique, on n’est pas davantage dans le contemporain ; on est ailleurs. De temps en temps, une voix off et poignante accentue le drame, celle de Gilles Deleuze -philosophe qu’il a toujours beaucoup admiré-, et surtout celle de ses parents. Bref un spectacle à la fois rituel et spirituel, très bien dansé par 19 interprètes. Une œuvre qui conjuge l’intime avec le spectaculaire. À voir. Vraiment.
Festival Montpelier danse les 5, et 6 juillet, Opéra de Vichy le 12 juillet.
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