America's Cup : des montres de régate pour « vrais » marins

Il est loin, le temps des montres de régate avec cinq points de couleur alignés sur le cadran, égrenant les cinq dernières minutes avant le passage de la ligne de départ. La vague des modèles de plongée est passée par là, balayant tous les goûts et tous les styles sur son passage. Le progrès technique aussi. La preuve avec cette 37e Coupe de l’America à Barcelone, où chaque nation tentant cette année de détrôner le « pretender » Nouvelle-Zélande possède son propre partenaire horloger. L’équipe américaine, American Magic, a ainsi fait le choix d’embarquer une véritable « toolwatch » (« montre-outil ») connectée et signée Garmin : une série limitée de sa Marq Captain, bleue et rouge, au boîtier en titane de 46 mm, faisant de surcroît office de GPS et de chronographe de régate (à partir de 1 750 €).

Omega est sans aucun doute la maison horlogère la plus impliquée dans cette édition 2024 : elle est en effet chronométreur de l’épreuve elle-même, des régates de qualifications de la Louis Vuitton Cup, mais aussi partenaire d’Emirates Team New Zealand, tenant du titre. « Nous étions déjà à leurs côtés en 1995 ; la continuité et la légitimité historiques sont là, comme pour les Jeux olympiques, confie Raynald Aeschlimann, président et CEO d’Omega. Mesurer la vitesse d’un bateau volant est un exercice comme un autre, comparé aux trente-deux disciplines des JO de Paris 2024. Mais être le chronométreur officiel de cette 37e America’s Cup suppose des technologies assez pointues, entre départ, virements de bord, vitesse et vent. L’idée est donc de sublimer la performance. Cela permet aussi de mettre en valeur le fait que nous ne sommes pas seulement chronométreur. Cette coupe est le rêve de tout navigateur. La voile a quelque chose d’extrêmement inspirant. C’est aussi un des sports les plus pratiqués à travers le monde. »

Après avoir présenté une édition limitée America’s Cup de sa Seamaster Diver 300M au cadran gravé de vagues blanches et à l’aiguille des secondes en forme d’aiguière, Omega sort une très inattendue Seamaster Regatta (1), dévoilée à Barcelone lors des demi-finales de la Louis Vuitton Cup. « C’est aussi une façon de montrer que l’on maîtrise cette discipline, avec d’authentiques montres de skipper, reprend Raynald Aeschlimann. Ce nouveau modèle est en développement depuis bientôt deux ans sur la base de notre Skywalker X-33 destinée aux astronautes, high-tech mais pas connectée. Son look, en revanche, est complètement fidèle à la Seamaster. Pour nous, c’était intéressant d’insister sur la dimension technologique de ce qu’est devenue la voile. Il s’agit d’un outil multifonction à porter au poignet. »

Si cette montre de régate pour « vrais » marins animée par un mouvement quartz partage la philosophie de la X-33, elle n’intègre pas ses composants, car ceux-ci ne vieillissent pas au même rythme que l’horlogerie classique. Elle associe affichage analogique, inspiré de la Diver 300M, et numérique, avec un affichage à cristaux liquides ultra-lisible, entre inscriptions noires et un fond blanc-gris. Et revendique nombre de fonctions utiles aux navigateurs aguerris : chronographe, journal de bord, thermomètre, accéléromètre, trois alarmes, une fonction régate et même un indicateur des phases de Lune. Côté pratique, cette Regatta possède quatre poussoirs, un rouge et trois bleus, tous moulés en caoutchouc, pour une utilisation facile en mer. Boîtier en titane grade 5 oblige, comptez tout de même 8 200 euros si vous voulez prendre le large avec elle. J. H.