Albane : une étude d’un nouveau type pour scruter la santé des Français

3000 Français vont être invités à participer à une nouvelle cohorte, nommée « Albane ». Son objectif ? Documenter l’état de santé, les habitudes alimentaires et l’activité physique, ainsi que l’exposition aux substances chimiques de la population, et ainsi mieux orienter les politiques de santé publique. Lundi dernier, une phase pilote a débuté en Nouvelle-Aquitaine et en Île-de-France pour « mesurer le taux de participation, tester les questionnaires et l’organisation, explique Éric Vial, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). Nous aurons ensuite quelques mois pour ajuster le dispositif pour le lancement de l’étude ». À partir du printemps 2025, 2000 adultes et 1000 enfants seront tirés au sort et invités à y participer, d’abord en France métropolitaine. « Il est envisagé d’inclure les territoires outre-mer à partir de 2028 », précise Sébastien Denys, directeur Santé-Environnement-Travail à Santé publique France.

Albane se déroulera en trois étapes : tout d’abord, l’enquêteur présentera l’étude aux potentiels participants afin d’obtenir leur accord. « Nous avons par conséquent tout fait pour faciliter leur participation, par exemple avec des outils adaptés tels que les questionnaires auto-administrés », note Sébastien Denys. Les volontaires documenteront leur état de santé, leur alimentation, leur activité physique, ainsi que leurs habitudes de vie susceptibles de les exposer à des substances chimiques (par exemple, les produits ménagers utilisés au quotidien). Pour finir, ils se rendront dans un laboratoire de biologie médicale pour réaliser des examens tels que la mesure de la taille et du poids, la pression artérielle, et des bilans urinaires et sanguins.

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Renouvelée tous les deux ans

Tous les deux ans, une nouvelle cohorte sera recrutée pour démarrer une nouvelle enquête. « Cela nous donnera un échantillon de la population française, pérenne dans le temps, avec des analyses à l’échelle nationale mais aussi régionale », indique Sébastien Denys. 

Albane n’a pas encore d’équivalent en France. Les études Esteban et Inca, respectivement menées par Santé Publique France et l’Anses, n’étaient réalisées que tous les huit ans au mieux. Elles présentaient donc des limites dans l’analyse des tendances et un suivi moins régulier. L’enquête Albane sera menée conjointement par Santé publique France et l’Anses, une collaboration qui « nous permet d’aller encore plus loin et d’être au plus près de la réalité de l’état de santé des populations, grâce à une mutualisation des moyens », décrit Sébastien Denys. Ce type d’enquête en continu existe déjà à l’étranger. « Nous nous rapprochons des standards reconnus internationalement et de dispositifs existant notamment en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis », précise Sébastien Denys.