Agression au couteau dans le Bas-Rhin : une collégienne est décédée après un malaise cardiaque en marge de l’attaque

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Le bilan du drame s’est soudainement alourdi dans le Bas-Rhin. Une jeune fille de 12 ans est décédée après avoir fait un malaise cardiaque pendant le confinement de son collège, à la suite de l’agression au couteau de deux autres fillettes près d’un établissement scolaire et d’un square de la ville de Souffelweyersheim, près de Strasbourg, annonce ce vendredi le rectorat.

« Elle avait été secourue par des enseignants qui très vite ont appelé les services de pompiers. Elle est décédée en fin d’après-midi », a expliqué à l’AFP le recteur d’académie, Olivier Faron.

 

« Nous sommes atterrés, sans voix », a déclaré vendredi à l’AFP Georges Schuler, le maire de Reichstett, commune de résidence de la collégienne. « Il y a une enquête en cours, je ne peux pas vous dire si cette jeune fille présentait une pathologie cardiaque ou pas ».

La sécurité renforcée

Jeudi après-midi, une alerte avait été lancée par le directeur de l’école primaire de la commune après que deux écolières eurent été attaquées au couteau à l’extérieur de l’établissement par un individu présentant des antécédents psychiatriques. Outre l’école, un collège distant de quelques dizaines de mètres a également été confiné.

« Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l’ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque », a indiqué le recteur.

 

Vendredi matin, plusieurs policiers étaient en faction devant l’établissement, où les surveillants faisaient entrer les collégiens. La présence de la gendarmerie aux abords des établissements scolaires a été renforcée, selon Jean-Baptiste Peyrat, directeur de cabinet de la préfète du Bas-Rhin.

« L’équipe mobile de sécurité du rectorat est présente », ainsi que la cellule d’urgence médico-psychologique avec des psychiatres et des psychologues, a précisé Olivier Faron. « La journée va être consacrée à l’écoute et à la solidarité pour tenter de surmonter ce qui est une épreuve terrible ».

Le collège sera également ouvert lundi, au premier jour des vacances scolaires, pour proposer un accueil et un service d’écoute aux familles qui en feraient la demande.

Une enquête menée sur les conditions du drame

L’agression est survenue près de l’école primaire Dannenberger, qui se trouve à proximité du collège des Sept Arpents, où l’adolescente décédée était scolarisée. Lors de l’attaque, l’établissement a été confiné au même titre que l’école primaire. Pendant ce laps de temps, une élève de 4e a fait un malaise cardiaque, a indiqué la préfète du Bas-Rhin dans un communiqué en fin d’après-midi.

Elle a reçu les gestes de premiers secours sur place, avant que le Samu n’intervienne. Elle a été transportée « dans un état grave » aux urgences de Hautepierre, à Strasbourg, ont précisé les autorités avant de décéder à l’hôpital.

 

« Des investigations devront être menées afin de déterminer dans quelles conditions cet arrêt (cardiaque) est intervenu », a déclaré jeudi la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi. « Ce sont des procédures bien rodées, nous travaillons de manière très étroite avec la préfecture, nous avons été présents sur place extrêmement rapidement », a assuré le recteur. « Il n’y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s’est passé. S’il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire », a-t-il estimé.

Interrogé par France Bleu avant l’annonce du décès de l’adolescente, le maire de la ville Pierre Perrin s’était dit « très bouleversé » d’apprendre qu’elle avait fait un malaise. « Je pense à ses parents, à son frère », avait-il déclaré. Il avait aussi indiqué avoir prévenu le maire de la commune avoisinante de Reichstett, où la jeune fille était domiciliée selon lui.

Les deux fillettes touchées légèrement blessées

Les deux jeunes mineures touchées par les coups de couteau présentent des « blessures physiques légères » et ont rapidement quitté l’hôpital, selon le parquet de Strasbourg vendredi. L’une, âgée de 11 ans, a été attaquée devant l’établissement scolaire, tandis que l’autre, âgée de 6 ans, a été agressée dans un square à proximité de là. L’école primaire a quant à elle été progressivement déconfinée : vers 16 heures, les parents ont pu commencer à rejoindre leurs enfants dans la cour, avant de pouvoir quitter les lieux.

L’assaillant, âgé de 30 ans selon nos informations, n’avait pas pénétré dans l’enceinte de l’établissement scolaire. Il a été rapidement arrêté après l’attaque. La gendarmerie a indiqué que le suspect était inconnu de la justice et n’avait jamais été mis en cause pour des faits de radicalisation. « Aucun élément ne permet de rattacher ces agressions à un acte terroriste », indique le procureur.

Une enquête est en cours, selon le directeur de cabinet de la préfète Jean-Baptiste Peyrat. Contacté, le parquet de Strasbourg confirme seulement que le suspect a été placé en garde à vue.

Des problèmes psychiatriques

Selon une source proche du dossier, l’assaillant né en 1994 souffre de problèmes psychiatriques. Ce jeune homme avait effectué trois séjours dans des structures adaptées et était suivi, mais il avait rompu son traitement depuis novembre 2023. Il avait disparu mercredi soir, alors qu’il se trouvait dans un état suicidaire. L’homme avait déjà tenté de se suicider en 2022.

Une enquête pour « tentatives d’homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion) » a été ouverte.

 

« Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade », a précisé le parquet, qui a évoqué des « fragilités psychiatriques » et estimé « qu’aucun élément ne permet de rattacher ces agressions à un acte terroriste ».

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