Avec comme mot d’ordre « contre la transphobie : transsolidarités », plusieurs milliers de personnes défilent à Paris à l’occasion de la Marche annuelle des fiertés LGBTQIA+, samedi 29 juin. Selon une source policière de l’Agence France-Presse, les autorités s’attendent à 50 000 à 80 000 participants.
Chars colorés, ballons en forme de licorne, cœurs ou boules à facettes, concert de percussions ou bus à la londonienne de l’association de lutte contre le sida Act up-Paris, le cortège doit rejoindre la place de la République au cours de l’après-midi, où un concert est prévu avec en tête d’affiche Eddy de Pretto, Bilal Hassani, Desire, Louïz ou encore la drag-queen Piche.
Une foule jeune s’était rassemblée dès la mi-journée, au niveau de la porte de la Villette, un quartier populaire du nord de Paris, reprenant dans une ambiance festive des slogans tels que « votons pour nos droits », « mets des paillettes dans ta vie », « la lutte, c’est ma fierté », dans un rassemblement organisé à la veille du premier tour des élections législatives anticipées où le Rassemblement national est annoncé comme favori.
Le mot d’ordre de cette marche – « contre la transphobie : transsolidarités » – est inscrit sur la banderole en tête de cortège alors que les organisateurs de cette édition 2024 entendent dénoncer une offensive transphobe. « Jusqu’à présent, on souffrait d’ignorance, maintenant c’est une haine directe », a jugé Anaïs Perrin-Prevelle, directrice d’OUTrans au cours d’une conférence de presse. « En 2024, on a connu une campagne antitrans sans précédent », citant notamment la parution du livre Transmania. Enquête sur les dérives de l’idéologie transgenre, de Marguerite Stern et Dora Moutot, a ajouté la militante.
Hausse des atteintes envers les personnes LGBTQIA+
« L’offensive transphobe a envahi le débat public, des publications antitrans se sont multipliées, parfois sans la moindre réaction des autorités », dénonçait quelques jours avant cette marche, James Leperlier, président de l’Inter-LGBT, qui regroupe une soixantaine d’associations.
« Le Sénat a de son côté voté un texte qui est pour nous profondément criminel », a-t-il aussi dénoncé, en référence à une proposition de loi visant à « encadrer » les transitions de genre avant 18 ans et adoptée fin mai par la chambre haute.
« Ces discours de haine sont utilisés à des fins électoralistes », a-t-il déploré, ciblant les récents propos du président de la République, Emmanuel Macron, jugeant totalement « ubuesque » la proposition de la gauche concernant, selon lui, un « changement de sexe, libre, en mairie ».
Dans le cortège, de nombreux slogans et discours visent ainsi toutes les personnalités ou partis accusés d’être opposés aux droits des LGBTQIA+. « La Pride, c’est la fête, mais avant la fête, c’est l’émeute, la colère, dans un contexte social et politique très grave », a lancé Mimi, coprésidente de l’association de soutien aux personnes trans Acceptess-T. Selon le ministère de l’intérieur, les atteintes envers les personnes LGBTQIA+ ont augmenté de 13 % en 2023 en France par rapport à 2022, avec même un bond de 19 % pour les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie.
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