REPORTAGE – Dans le 101e département français, le service des Urgences est parfois obligé de fonctionner sans médecin urgentiste. Sur les 37 postes nécessaires, seulement trois seraient occupés. Les soignants tirent la sonnette d’alarme.
A Mamoudzou
«Santé en exil», «médecine au rabais». Le 10 juin dernier, une cinquantaine de médecins brandissaient banderoles et pancartes pour exprimer leur colère devant l’unique hôpital de Mayotte. «Cela fait des mois qu’on tire la sonnette d’alarme. Le fonctionnement de l’hôpital s’effondre. On n’arrive à tenir que grâce aux remplaçants et aux réservistes, qui ne viennent que pour quelques semaines», alertait alors Charlène Ledoux, médecin au centre hospitalier depuis 5 ans et vice-présidente du syndicat des praticiens hospitaliers de Mayotte.
Un médecin généraliste à la place de 6 urgentistes
Deux mois plus tard, la situation ne s’est pas améliorée. Elle serait même de pire en pire selon les soignants. «Cela fait plus de 20 ans que je suis là, je n’ai jamais vu ça», souligne Thierry Lahalle, président du syndicat des praticiens hospitaliers et médecin légiste au CHM. Le 6 août dernier, un médecin généraliste a notamment assuré seul une garde de 12 heures aux Urgences. «Il a dû effectuer le travail de 5 à 6 urgentistes, alors qu’il n’était…
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