À Gaza, des analyses révèlent le retour du virus de la polio

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L’Organisation mondiale de la Santé estimait que ce virus avait été éradiqué en 1999. Mais l’état de destruction avancé de l’enclave palestinienne est un terrain favorable au retour de maladies.

Des blessés graves et des morts par dizaines de milliers, la famine, plus d’eau potable, plus d’électricité, plus d’hôpitaux… Et maintenant le retour d’une maladie que l’on pensait définitivement éradiquée sur ce territoire. Jeudi, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé avoir détecté le virus de la poliomyélite dans plusieurs échantillons d’eaux usées de la bande de Gaza, dénonçant une «catastrophe sanitaire».

Cette maladie due à un virus (le poliovirus) est extrêmement contagieuse. Elle se transmet principalement par voie oro-fécale. Le virus, qui s’attaque surtout aux enfants de moins de 5 ans, se multiplie dans les intestins d’où il peut aller à l’assaut du système nerveux et entraîner une paralysie. Il n’existe pas de traitement pour guérir de cette maladie. Seul un vaccin permet de l’éviter. La maladie n’était plus endémique que dans deux pays : le Pakistan et l’Afghanistan. La voilà de retour dans la pire zone de guerre de la planète.

«Les résultats de tests, effectués sur des échantillons d’eaux usées en coordination avec l’Unicef ont montré la présence du virus de la polio», écrit le ministère gazoui dans un communiqué. De son côté, le ministère de la Santé israélien a confirmé que la présence d’un virus de la polio de type 2 avait été relevée dans des échantillons d’eaux usées de la région de Gaza par un laboratoire en Israël. L’Organisation mondiale de la Santé estimait jusqu’à maintenant que cette souche avait été éradiquée en 1999.

Un pays détruit, terrain de jeu pour les maladies

Après neuf mois d’agression dans la bande de Gaza, les stations de pompage des eaux usées à Deir al-Balah, dans le centre du territoire, ont cessé de fonctionner mardi faute de carburant, selon la municipalité. Cette détection du virus «dans les eaux usées qui s’écoulent entre les tentes des déplacés laisse présager un véritable désastre sanitaire et expose des milliers d’habitants au risque de contracter» cette maladie, a prévenu le ministère de la Santé de Gaza.

Les eaux usées stagnantes, l’amoncellement de déchets et de décombres forment un «environnement propice à la propagation de diverses épidémies», a dénoncé le ministère, qui appelle à «l’arrêt immédiat de l’agression israélienne». D’autres maladies font également leur retour dans ce pays frappé par les incessants assauts israéliens depuis 9 mois. À la faim, qui tenaille les quelque 2,4 millions d’habitants, s’ajoutent désormais la gale, la varicelle et la propagation de poux, d’après des médecins présents sur place.

Début juillet, un article publié dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet a estimé que plus de 186.000 habitants de Gaza auraient perdu la vie depuis le début du conflit, directement ou indirectement. Ce qui représente 8% de la population résidant dans l’enclave palestinienne. C’est bien plus que le décompte officiel, qui fait état d’environ 39.000 personnes tuées à ce jour (dont 36% d’enfants, 23% de femmes).

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