À Caen, nouveau rebondissement dans l’interminable feuilleton du projet de halle gourmande

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Ils sont encore nombreux à regarder à travers la palissade qui enserre une partie de la place de la République à Caen (Calvados) depuis 2017. Au milieu de ce vaste ensemble en plein cœur de ville, rien. La parcelle est en jachère. De l’herbe et les vestiges d’anciennes places de stationnement. Mais depuis cet été, un permis de construire est affiché. Celui pour une halle gourmande et des commerces, projet controversé depuis une petite dizaine d’années.

Des opposants ont déposé, ce mercredi 11 septembre, un recours à titre gracieux à la ville de Caen pour y mettre fin. « S’ils n’acceptent pas, il y aura probablement un recours devant le tribunal administratif », disent les membres de l’association Biens communs, créée en 2019 contre ledit projet. Ils restent remontés contre « la privatisation de ce terrain public (il s’agirait d’un bail emphytéotique, donc de très longue durée) et la concurrence qui serait imposée aux petits commerces du centre-ville », synthétise Marie-Joëlle Redor, la présidente de l’association.

Halle gourmande, restaurant, commerces, espace bien-être… Ce futur bâtiment aux usages variés, porté par un promoteur, pourrait voir le jour en 2026. C’était l’échéance avancée lors de la présentation de la nouvelle mouture en mars 2023. « Mais je suis convaincu que ça ne se fera pas, pose Rudy Lorphelin, membre de Biens communs et conseiller municipal écologiste d’opposition. Il y a eu beaucoup de phases, d’annonces, de flou, notamment depuis que le tribunal de Nantes a donné raison à notre recours contre l’abattage des arbres. » Une quarantaine d’arbres abattus – illégalement donc – en vue des travaux dans un climat tendu en 2021.

« Garder des îlots de fraîcheur »

C’est un projet plus petit qui a été présenté en mars 2023 « toujours sans aucune concertation avec les habitants », grince Marie-Joëlle Redor. Les opposants (les associations Alternatiba et Unis pour le climat sont également impliquées) vantent la leur après avoir fait circuler un questionnaire auprès des riverains. En cette rentrée, ils ont, en collaboration avec un cabinet et une illustratrice, présenté deux alternatives à la halle gourmande : un grand espace végétalisé avec une petite place couverte, un cheminement piéton et de nombreux bancs. Ou bien une vision plus arborée encore avec même une petite mare. « Le nouveau maire dit qu’il est soucieux de garder des îlots de fraîcheur », glisse malicieusement Jacques Pochat, le vice-président de Biens communs.

Les associations n’ont pas encore rencontré Aristide Olivier, élu maire après le départ de son prédécesseur Joël Bruneau – moteur du projet –, pour l’Assemblée nationale. Si la ville ne souhaite pas communiquer sur le sujet, l’édile a confié, lors d’un entretien de rentrée avec nos confrères de « Ouest-France », vouloir « attendre le jugement des premiers recours et l’analyse juridique qui portera sur les nouveaux recours ». Le serpent de mer du centre-ville de Caen peut continuer à lézarder derrière les palissades. Huit ans après le lancement du projet, il n’est toujours pas si certain qu’une halle gourmande l’en déniche.



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