DIRECT. Liban : « plus de 20 autres terroristes » du Hezbollah tués dans la frappe contre Nasrallah, selon l’armée israélienne

Le Hezbollah avait aussi confirmé plus tôt ce dimanche que l’un de ses principaux dirigeants, Ali Karaki, avait été tué lors de cette même frappe israélienne qui visait le chef du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, selon Reuters.

Peu après l’annonce par l’armée israélienne d’une nouvelle frappe dans la banlieue sud de Beyrouth, l’agence officielle libanaise (ANI) souligne qu’« un raid violent mené par des avions de chasse israéliens » a touché « la zone entre Chiyah et Ghobeiri ». Elle ajoute que des ambulances se dirigeaient vers le site de la frappe.

Un témoin à Ghobeiri a indiqué à l’AFP avoir vu un immeuble s’effondrer immédiatement après avoir été frappé par un projectile.

Le corps du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a été retrouvé et retiré des décombres dans le quartier de la banlieue sud de Beyrouth lourdement pilonnée par Israël lundi, selon l’agence Reuters. D’après une source médicale et une source de sécurité, son corps ne présentait aucune blessure directe, mais le leader chiite semble avoir succombé à un traumatisme contondant lié à la force de l’explosion, c’est-à-dire sans plaie ouverte.

Ce dimanche, le vice-président iranien chargé des affaires stratégiques, Mohammad Javad Zarif, assure que la réponse de Téhéran après l’assassinat d’un général des Gardiens de la Révolution, en même temps que celle de Hassan Nasrallah, « aura lieu au moment opportun que l’Iran choisira », selon l’agence officielle Irna. Le secrétaire du Conseil des gardiens de la Constitution, Ahmad Jannati, affirme lui que les « représailles seront la destruction du régime sioniste », selon l’agence locale Fars. Les Iraniens sont également descendus dans les rues de plusieurs villes du pays dimanche pour exprimer leur colère.

Malgré l’ampleur des destructions dans la bande de Gaza, l’armée israélienne publie une vidéo montrant, dit-elle, un nouveau tunnel du Hamas, long d’environ 1 km. « Intégré à proximité de bâtiments résidentiels et d’espaces civils dans le centre de Gaza », il a été « cartographié et démantelé », annonce Tsahal. « Plusieurs pièces et équipements pour des séjours prolongés » ont été découverts dans le souterrain.

Dans deux longs messages publiés sur X, Jared Kushner, mari d’Ivanka Trump qui fut le conseiller spécial de son beau-père Donald à la Maison-Blanche, et son médiateur dans le conflit israélo-palestinien (bien que controversé en raison des liens de sa famille avec certaines associations juives orthodoxes) affirme que le 27 septembre est un jour historique. « J’ai passé d’innombrables heures à étudier le Hezbollah », dit-il alors, estimant que « ceux qui réclament un cessez-le-feu dans le Nord ont tort. Israël ne peut pas faire marche arrière. Il ne peut pas se permettre de ne pas terminer le travail et de ne pas démanteler complètement l’arsenal qui lui a été destiné. Il n’aura jamais d’autre chance ». « C’est le moment de soutenir Israël, pays en quête de paix, et la grande partie des Libanais qui ont été harcelés par le Hezbollah et qui souhaitent revenir à l’époque où leur pays prospérait », poursuit-il.

Kushner cite enfin « le philosophe Bernard-Henri Lévy » qui estime que loin de s’effondrer le Liban est au bord du soulagement et de la délivrance. Des moments comme celui-ci n’arrivent qu’une fois par génération, si jamais ils arrivent », conclut-il.

L’armée israélienne affirme avoir attaqué un « complexe de commandement et de contrôle » du Hamas, créé au mois d’août dans une « zone qui était auparavant utilisée comme école » dans le nord de la bande de Gaza.

« Avant l’attaque, de nombreuses mesures ont été prises pour réduire les risques de blesser des civils », affirme l’armée israélienne.

Selon Reuters, le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, avait déjà déclaré plus tôt ce dimanche que les groupes armés pro-iraniens, rassemblés dans « l’Axe de la Résistance », continueraient de faire face à Israël, avec le soutien de Téhéran. « Nous n’hésiterons pas à atteindre n’importe quel niveau pour aider la résistance », a-t-il mis en garde. Avant de s’adresser au passage à Washington, principal allié d’Israël : « Les États-Unis sont complices de tous ces crimes et doivent en accepter les répercussions ».

Les frappes israéliennes ont aussi fait plus de 1 030 tués, dont 56 femmes et 87 enfants, ainsi que 6 352 blessés, selon L’Orient-Le Jour, qui cite le bilan dévoilé samedi par le ministre de la Santé libanais, le Dr Firas Abiad. Soit bien plus de victimes en six jours qu’en près d’un an de conflit : depuis le 8 octobre et l’ouverture par le Hezbollah d’un front de soutien au Hamas, et jusqu’au 15 septembre, la guerre a fait 610 morts et 2 056 blessés. 

Des troupes libanaises supplémentaires ont été déployées depuis vendredi dans Beyrouth, où des dizaines de milliers de personnes venues des zones chiites ont trouvé refuge après avoir fui les bombardements israéliens, a appris l’AFP auprès d’un responsable de l’armée libanaise, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.

L’assassinat d’Hassan Nasrallah par l’armée israélienne fait basculer la région dans l’inconnu. Tous les regards se tournent désormais vers l’Iran, dont le Hezbollah est l’allié et la « clé de voûte » de « l’axe de la résistance », ces milices pro-iraniennes situées au Moyen-Orient, explique au Parisien Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2. « Téhéran se doit de réagir. C’est une question de crédibilité », avance le spécialiste de la région. Mais la question reste comment le régime iranien compte s’y prendre, fragilisé par ce coup majeur porté à son proxy. Décryptage.  

« En ce moment critique pour le Liban, où l’incertitude règne, le moment est venu pour le pays de se concentrer sur l’intérêt commun qui unit son peuple », exhorte de son côté sur X la coordinatrice spéciale de l’ONU au Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert. « Un État capable de répondre, rapidement et de manière décisive, aux besoins sécuritaires et humanitaires urgents », poursuit-elle.

Plusieurs responsables israéliens ont balayé auprès du Jérusalem Post les rumeurs autour d’une opération terrestre, assurant qu’Israël n’a pas encore décidé s’il compte envahir le Liban, même après l’assassinat de Hassan Nasrallah. « À ce stade, Israël préfère voir si le nouveau chef du Hezbollah, qui n’a pas encore été annoncé, adoptera une approche plus pragmatique pour mettre fin au conflit actuel, bien qu’il y ait de sérieux doutes à ce sujet », précise le journal israélien.

Si l’opération est enclenchée, le plan actuel consisterait à « une invasion limitée au Sud-Liban ou à certaines parties du Sud-Liban », ont aussi indiqué ces sources « haut placées ». Son timing fait l’objet de débats au sein de la défense israélienne, certains plaidant pour terminer les combats avant l’hiver. 

Tandis qu’Israël continue de bombarder le Liban, les familles des otages capturés le 7 octobre dernier et retenus depuis à Gaza continuent d’appeler à leur libération. « Des milliers de personnes sont venues (les) soutenir » samedi soir à Jérusalem, indique sur X  le collectif Bring Them Home Now (« Ramenez-les à la maison maintenant »). « Scellez l’accord et ramenez-les tous à la maison, maintenant ! », implore-t-il.

Chaque semaine, des milliers manifestants exhortent le Premier ministre Benyamin Netanyahou, en vain depuis des mois, à signer un accord de trêve avec le Hamas dans la bande de Gaza qui permettrait la libération des 97 otages toujours détenus dans le petit territoire palestinien, depuis près d’un an déjà.

Pékin réagit à son tour à la mort de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah tué par l’armée israélienne : « la Chine suit cette affaire avec une grande attention et est profondément inquiète de l’escalade des tensions dans la région », indique dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Les Israéliens ont mis le paquet, ils ne voulaient pas rater leur cible » : la lourde frappe israélienne de vendredi contre la banlieue sud de Beyrouth, qui a coûté la vie à Hassan Nasrallah, a été « la plus grande attaque qu’on ait connue depuis 2006 », affirme au Parisien une source sécuritaire libanaise. Et l’État hébreu aurait été informé par une taupe iranienne de la présence du leader chiite dans ce secteur, avant que les pilotes de Tsahal ne lâchent en tout six bombes de deux tonnes chacune sur la cible. Explications dans cet article. 

Quelques jours après qu’Israël a mis sur la table la possibilité d’une intervention terrestre au Liban, la situation semble déjà commencer à bouger à la frontière : des opérations à petite échelle ou des « mouvements frontaliers » au pays du Cèdre ont commencé ou sont sur le point de le faire, indiquent deux responsables américains à ABC News. Des manœuvres destinées à détruire des positions du Hezbollah à la frontière avec Israël. 

Par ailleurs, « si une opération terrestre a lieu, sa portée sera probablement limitée, selon les sources », précise la chaîne américaine. Israël cherche surtout à permettre à des dizaines de milliers de déplacés du nord du pays de rentrer chez eux, l’objectif brandi au début de son offensive sur le Liban, poursuit-elle. 

L’Orient-Le Jour rapporte en revanche une série de frappes « démentielles » vers 5h30 ce dimanche matin sur Baalbek et sa région, dans l’est du Liban, qui ont fait au moins deux morts dans la localité de Chaat. 

Un « calme précaire » est revenu ce dimanche matin dans le sud du Liban, après une nuit marquée par des frappes sur le district de Tyr et, pour la première fois, son centre-ville, relate le quotidien libanais francophone L’Orient-Le Jour. Il signale au total 15 morts au cours de la nuit dans la région, dont quatre bénévoles de la défense civile dans le village de Tayr Daba et trois secouristes de l’association de santé islamique, et quatre personnes recherchées. 

Le conflit s’étend aussi jusqu’en Syrie : l’Observatoire syrien des droits de l’homme signale douze combattants pro-iraniens tués et d’un grand nombre de blessés dans la nuit de samedi à dimanche dans des frappes aériennes d’origine inconnue contre leurs positions dans l’est syrien. Les frappes qui ont eu lieu notamment dans la région de Deir Ezzor, visée régulièrement par des raids israéliens et parfois américains, et où l’Iran exerce une grande influence. Elles n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat selon l’ONG. Téhéran, via ses conseillers notamment, aide militairement le régime syrien depuis 2011 et dispose d’une forte présence dans l’est du pays.

Malgré les coups incessants portés par Israël, le Hezbollah a annoncé samedi avoir tiré des roquettes contre le nord d’Israël, la plupart interceptées. Les sirènes d’alerte aérienne ont encore retenti dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs zones du nord d’Israël ainsi qu’à Jérusalem, selon l’armée.

Elles ont également sonné à Eilat, dans l’extrême-sud du pays. La « Résistance islamique en Irak », une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens, a affirmé images à l’appui avoir lancé un drone dans la nuit dans cette zone.

Le Liban, la Syrie et l’Iran ont décrété plusieurs jours de deuil national après la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne d’ampleur sur la banlieue sud de Beyrouth. Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, a promis que cet assassinat entraînerait la « destruction » d’Israël. « La ligne » de Nasrallah « se poursuivra et son objectif sacré sera réalisé avec la libération d’al Qods » (Jérusalem), a promis Téhéran.

L’Iran a aussi demandé samedi soir une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour « prendre des mesures immédiates et décisives pour stopper l’agression israélienne et empêcher d’entraîner la région dans une guerre totale ».

Un appel au rassemblement ce dimanche à 15 heures place de la République à Paris a été lancé par la diaspora libanaise en France, en solidarité avec leur pays « C’est une manifestation qui n’est ni politique ni religieuse, mais en soutien au Liban et son unité, explique au Parisien l’avocate Saly Bou Salman. Notre but est de rappeler au monde qu’il y a depuis trois jours des enfants et des vieillards qui meurent sous les bombes et qu’il faut que la communauté internationale se bouge. »

L’Iran a demandé samedi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU après la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne, selon une lettre au Conseil transmise à l’AFP.

Dans ce courrier, l’ambassadeur iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani appelle le Conseil à « prendre des mesures immédiates et décisives pour stopper l’agression israélienne et empêcher d’entrainer la région dans une guerre totale ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est félicité hier de l’élimination du chef du Hezbollah. « Nous avons réglé nos comptes avec le responsable du meurtre d’innombrables Israéliens et de nombreux citoyens d’autres pays parmi lesquels des centaines d’Américains et des dizaines de Français », a-t-il dit dans une déclaration télévisée, évoquant un « tournant historique ».

Israël a annoncé hier avoir tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe près de Beyrouth, portant un coup dévastateur au mouvement pro-iranien. Sa mort a été confirmée par l’organisation chiite, qui a promis de poursuivre « son djihad face à l’ennemi ».

Bienvenue dans ce direct, consacré à l’évolution du conflit au Proche-Orient.