La Belle et la bête  : à la découverte du premier spectacle immersif de Grand Hôtel des Rêves

Comment offrir du rêve en partant d’une réalité concrète ? Une réponse à cette question est apportée au Grand Hôtel des Rêves, qui ouvre ses portes, rue du Cardinal Lemoine (Paris V^e). Des fictions vont naître au cœur de ce bâtiment qui a lui-même une histoire. Construit au XVIII^e siècle, il a été la propriété du peintre Charles Le Brun avant d’accueillir, entre autres, Buffon, Watteau, et, beaucoup plus récemment, des groupes pour des séminaires. 

Fermé pendant les confinements, il a été racheté par Charles Mollet, un metteur en scène qui, depuis une dizaine d’années propose, dans des châteaux à travers la France, des spectacles basés sur des reconstitutions historiques. Dans ce nouvel espace de 1 000 m2, il va créer, quatre fois par an, des spectacles immersifs où, à l’inverse de ce qui est au goût du jour, il ne fera pas appel aux technologies d’aujourd’hui, et, en particulier, aux effets spéciaux, mais à, des éléments réels. 

C’est le cas du premier d’entre eux, La Belle et la Bête, dont le scénario est un mélange du conte original écrit en 1740 par Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et des adaptations à l’écran par Jean Cocteau et Disney. Tout au long d’un parcours d’une soixantaine de minutes, les spectatrices et spectateurs vivent une aventure à 360° , en passant, au fil du récit, d’un univers à un autre, d’un souterrain brumeux à une immense forêt avec un détour par un jardin d’hiver et une salle à manger où un fastueux dîner est servi à la lueur des chandelles. À chaque fois, ils se retrouvent face à des comédiennes et des comédiens en train d’interpréter une scène de l’histoire, dans un décor inspiré par le thème du récit. 

Les différentes salles, de la bibliothèque à la garde-robe de Belle, en passant par la salle du trône, ont été décorées avec des reproductions de papiers anciens sur les murs, puis meublées avec des objets authentiques, chinés pendant des mois dans les magasins d’antiquités, les salles de ventes ou les greniers de famille. L’une des tâches les plus complexes a été de réunir et de remettre en état de marche 350 horloges anciennes réunies dans une reconstitution de la boutique du pendulier. L’ensemble se trouve éclairé par une série de projecteurs, traditionnels. «Mon rêve serait d’utiliser exclusivement des bougies, mais c’est impossible, hélas», explique Charles Mollet.

En parallèle, des auditions ont permis de réunir près de 500 volontaires, ainsi que des comédiens venus des écoles de théâtre. Ils se relaient pour assurer un spectacle permanent, de onze heures du matin à minuit, du mercredi au dimanche, jusqu’au 20 novembre prochain. Les décors, costumes et objets seront ensuite transportés par camions dans des châteaux, où des représentations sont d’ores et déjà prévues. Le Grand Hôtel des Rêves accueillera alors, à partir du 27 novembre , La véritable histoire du Père Noël. Inspiré par un conte de Charles Dickens, il aura pour héros un enfant engagé comme apprenti chez un marchand de jouets, qui va assurer la première tournée du Père Noël. 

L’aventure se poursuivra en 2025 avec quatre nouveaux spectacles immersifs, sur lesquels Charles Mollet travaille déjà. Ce fils de notaire, qui vient de fêter ses 35 ans, a créé sa première mise en scène en racontant l’histoire du clocher de l’église de Saint-Germain-des-Prés. Il venait à peine de terminer ses études à Sciences Po. «Je ne regrette pas ma formation dans cette école, avoue-t-il d’ailleurs. Elle représente, à mes yeux, la meilleure façon d’apprendre à raconter des histoires ».

Le Grand Hôtel des Rêves, 47 rue du Cardinal Lemoine, 75005- Paris

Horaires. Les mercredis après-midi, jeudis et vendredis soirs, samedis et dimanches toute la journée. Tous les jours en période de vacances scolaires.

​Tarifs. À partir de 21€ pour les adultes, 19€ pour les enfants (jusqu’à 16 ans)