Le miroir de poche se refait une beauté

On pensait le miroir de poche à jamais perdu au fond de quelques sacs à main, et largement détrôné par le smartphone et son mode selfie, pourtant peu flatteur… C’était sans compter le retour de flamme pour les accessoires désuets et, surtout, l’enthousiasme suscité par un défi lancé l’année dernière sur TikTok, consistant à repérer le produit d’une marque de luxe étonnement abordable. A l’arrivée, le miroir Double Facettes de Chanel vendu 35 euros a fait sensation, enregistrant plus de 3 millions de vidéos vues.

De quoi raviver notre intérêt pour cet emblème de la coquetterie, qui n’a cessé de se réinventer à travers l’histoire – des modèles en argent du I^er siècle de la Rome antique aux premières versions en verre réservées à l’élite dans la Venise du XIII^e siècle.

Plus répandus à partir du XVIII^e siècle sous la forme de boîtes à mouche et à fard, en or, nacre et émail, « ces objets révélés d’un geste élégant participent d’une stratégie de mise en scène de soi (…). Destinés à être vus et montrés, ils relèvent pleinement de la parure », apprend-on à l’occasion de l’exposition « Luxe de poche. Petits objets précieux au siècle des Lumières », organisée au Musée Cognacq-Jay, à Paris, jusqu’au 29 septembre.

Aujourd’hui, cet accessoire nomade doit redoubler d’inventivité pour nous taper dans l’œil. Il s’habille ainsi de cuir (chez Celine), de similicuir d’origine végétale (chez Saint Laurent), de céramique (chez Dior), de fragments de coquillages (chez Diptyque) ou est détourné en porte-clés chez Rouje et Polène. La marque de beauté Violette_FR a, quant à elle, lancé un miroir de poche coulissant constitué de deux disques en laiton.

A travers celui-ci, elle nous invite « à réinvestir une gestuelle de toilette (…) pour se voir sous un meilleur jour et ne pas être seulement spectatrice de son reflet, que l’on a trop souvent tendance à dévaloriser ». C’est aussi le message que fait passer l’actrice espagnole Rossy de Palma, qui a signé, en exclusivité pour Le Bon Marché Rive Gauche, une version à son effigie frappée d’un élogieux « Tu es belle ».