Avant d’être fréquentée par les vélos, elle a vu défiler de 2004 à 2020 des convois exceptionnels transportant les morceaux de fuselage et de voilure de l’A380, le très gros porteur d’Airbus. Cette portion de 6,5km de l’ancien Itinéraire à grand gabarit (IGG) a permis d’acheminer ces tronçons par la route pendant plus de quinze ans, depuis le port de Langon jusqu’à l’usine Jean-Luc Lagardère, à Cornebarrieu, au nord-ouest de Toulouse. Elle vient de changer de vocation : passée sous gestion du département de Haute-Garonne au mois d’avril, elle a été transformée en piste cyclable et assure un accès direct et sécurisé à la forêt de Bouconne depuis Toulouse, en passant par les communes de Daux et Montaigut-sur-Save. Les travaux d’aménagement menés par la collectivité se sont achevés le 13 septembre, laissant désormais le champ libre aux vélos.
Un revêtement en grave calcaire
Cette nouvelle voie cyclable s’inscrit dans un projet plus large conduit depuis 2020 par le Département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole : le Réseau Express Vélo (REV). Composé de 14 « cycloroutes » à haut niveau de service, le REV de Toulouse doit desservir à terme 54 communes de l’agglomération et composer un maillage de 440 km de voies cyclables continues, en site propre et physiquement séparées du flux automobile pour plus de sécurité. Le REV 1 permettra ainsi de rallier Castelnau d’Estretefonds, au nord de Toulouse, à Escalquens, tout au sud. Cette commune sera aussi le terminus du REV 11, qui partira de Mérenvielle, à l’ouest de Toulouse, en empruntant justement cette portion de l’ancien Itinéraire à grand gabarit devenue piste cyclable.
« Le revêtement sur cette voie était assez rugueux, plus adapté aux VTT qu’aux standards d’un Réseau express vélo. Nous avons donc repris une partie de la largeur de la voie en posant de la grave calcaire qui s’intègre parfaitement à l’environnement et garantit des conditions de circulation optimales pour les vélos roulant à 20 ou 25 km/heure. Cette largeur de 4 m est idéale pour circuler dans les deux sens et doubler en toute sécurité », explique Vincent Eche, directeur adjoint au sein de la direction des routes du département de Haute-Garonne.
« Nous avançons par tronçon »
La collectivité a débloqué pour ce projet de mobilité douce une première enveloppe de 53 millions d’euros qui doit lui permettre de livrer 50 km de REV à horizon 2028. Elle atteindra dans une deuxième phase les 100 km pour un budget total de 100 millions d’euros. « Les acquisitions foncières prennent du temps et jouent sur les délais. Pour aller plus vite, nous avançons par tronçons en conduisant nous-mêmes les travaux d’aménagement ou en confiant la maîtrise d’ouvrage à d’autres collectivités. Nous avons commencé par les tracés les plus simples et petit à petit, nous progressons », souligne Vincent Eche.
Promesse de campagne du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc depuis 2014, le REV devait à l’origine être opérationnel dans sa globalité en 2026. Le calendrier a été décalé et Toulouse Métropole, qui a 290 km à sa charge, vise désormais 2030 pour sa mise en service. Les deux collectivités avancent à leur rythme, par tronçons. L’une des prochaines étapes pour le Département va concerner le REV 1, au niveau de la ZAC Enova, Labège. Une portion de 800 m sera livrée d’ici la fin de l’année. L’objectif de ce maillage étant d’installer le vélo comme véritable alternative à la voiture, particulièrement pour les déplacements domicile-travail. Il l’est déjà pour de nombreux Toulousains. En 2022, quatorze compteurs automatiques installés dans la Métropole ont enregistré pas moins de 5,5 millions de passages de cyclistes.
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