Humour, futurisme ou mousseline… Chacun son arme sur les podiums italiens.
Su le compte TikTok de Moschino circulait, quelques jours avant le défilé de l’été 2025, une vidéo de passants bouche bée, dans les rues de Los Angeles, devant un jeune homme habillé d’un énorme pull sur un jean large et une traîne de mousseline rouge à volants de la collection hiver (actuellement en boutique) de la marque. Un petit film qui dit tout du second degré et de la fantaisie de la griffe fondée par Franco Moschino en 1983 et reprise il y a six mois par Adrian Appiolaza… Pour son deuxième opus, le directeur artistique argentin de 52 ans n’a rien perdu de son espièglerie. Une magnifique brune ouvre la marche enroulée dans les draps de sa grand-mère, suivie de mannequins en Perfecto, trench, tee-shirt, tailleur, entortillés de galons (se terminant en sac), piqués de boutons (jusqu’au chapeau), ornés de franges, de rangs de perles, recouverts de pois ou d’imprimés comme dessinésr au stylo Bic (qu’une demoiselle porte d’ailleurs autour du cou). Derrière le happening fun, qui est bienvenu dans le paysage de la mode italienne souvent beige et grège, se trouve aussi de « vrais » vêtements remarquables conçus par ce grand collectionneur de Martin Margiela, et ex-bras droit de Jonathan Anderson (directeur artistique de Loewe).
L’ambiance est tout autre chez Sportmax qui défile à l’Accademia di Belle Arti di Brera tapissée de moquette blanche et qu’on dirait emprisonnée dans la neige et le blizzard. Des filles moulées dans des pans de tissu élastique, de cuir, de mousseline, de maille transparente, et parées d’une avalanche de pampilles, arpentent le podium sur des talons en Plexiglas (pas toujours très stables). La note d’intention explique que cette collection est un « exercice d’intuition et de précision, d’innovation et de retenue ». La griffe, (petite) sœur de Max Mara, nous a habitué aux collections futuristes, voire expérimentales qu’on a parfois du mal à imaginer hors du contexte d’une Fashion Week. Celle-ci ne fait pas exception.
Un cliché en noir et blanc d’une femme en costume cravate shooté par Tom Munro sert de décor (et d’invitation) au défilé été 2025 d’Emporio Armani. Mais dans le petit teatro du Maestro Giorgio, les complets vestons souples qui sont sa spécialité laissent (trop) vite la place à des robes de danseuses à fleurs, à des sarouels de mousselines glissés dans des bottes plates, à des boléros en shantung pastel, à des jupes de gitanes dans des tons acidulés. À 90 ans depuis cet été, le Milanais, toujours aux commandes, apparaît au final entouré de sa centaine de mannequins mais une fois n’est pas coutume, accompagné de Nicola Lamorgese, le directeur du studio de la collection masculine (qui défilait aussi et faisait très envie) et Marco Brunello, son homologue pour la femme. La relève ? Reste qu’Armani, l’homme et la marque, ne compte pas lever le pied. À l’issue du show, il organisait même une gigantesque fête pour la réouverture de l’emblématique boutique de la via Manzoni, en dessous de l’Armani Hotel, en travaux depuis six mois.
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