Ne consommez surtout pas ce pesto. La Direction générale de la santé (DGS) a alerté ce lundi sur la détection de cinq cas graves « cliniquement évocateurs de botulisme alimentaire ». Les patients, actuellement hospitalisés, ont tous consommé « un même produit, du pesto à l’ail des ours en conserve de fabrication artisanale », précise la DGS, qui a lancé un rappel de ces bocaux.
Il s’agit du pesto à l’ail des ours de la marque « O ptits oignons – cuisine mobile par Thierry Leloup », vendu dans un bocal en verre, explique le site officiel Rappel Conso ce mardi. « Les conserves de ce pesto ont été vendues lors d’événements dans le département d’Indre et Loire », est-il précisé.
Ce produit était à la vente lors de plusieurs manifestations : la Fête des Plantes et du Printemps au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire du 30 mars au 1er avril ; « Nature en fête » au Château de Cangé à Saint-Avertin les 13 et 14 avril ; la Foire à l’ail et au basilic de Tours le 26 juillet et le Festival de la tomate et des saveurs, encore au château de la Bourdaisière, les 7 et 8 septembre.
Tous les lots vendus sont rappelés, il ne faut pas en consommer. Cela concerne 600 bocaux, a précisé la préfecture d’Indre-et-Loire. « C’est 600 bocaux que nous cherchons » sur toute la France, et « les personnes qui (les) ont achetés doivent les jeter, les détruire », a indiqué le préfet.
Une maladie qui peut s’avérer mortelle
Le botulisme est « une maladie rare qui résulte le plus souvent de la consommation d’un aliment contaminé contenant de la toxine botulique produite par Clostridium botulinum », précise Rappel Conso, « cette toxine se développe notamment dans les conserves ou les produits de charcuterie de fabrication familiale ou artisanale pour lesquelles le procédé de stérilisation n’a pas été maîtrisé. »
C’est ce qui semble s’être passé pour le pesto rappelé : « Les investigations réalisées ont montré l’absence de maîtrise du processus de stérilisation de ces conserves », écrit la DGS.
Les symptômes du botulisme « apparaissent généralement 12 à 72 heures après l’ingestion d’un aliment contaminé », mais peuvent survenir plus tard, ajoute Rappel Conso. Ils se caractérisent par une « sensation de vision floue, paupières tombantes, troubles de la parole, difficulté à avaler, sécheresse de la bouche, faiblesse musculaire. Des signes digestifs (constipation, vomissements, diarrhée) accompagnent souvent les signes neurologiques. »
La mortalité du botulisme « reste élevée quand le traitement n’est pas précoce », écrit l’Institut Pasteur, qui précise que cette affection est mortelle « dans 5 à 10 % des cas ». Les cinq patients mentionnés par la DGS présentent une « atteinte des paires crâniennes pouvant évoluer vers une paralysie descendante ». Ils sont actuellement en réanimation ou en USC (unité de soins continus).
Rappel Conso lance régulièrement des alertes sur des produits potentiellement infectés par la toxine du botulisme. En septembre dernier, un homme était mort à Bordeaux après avoir consommé des conserves de sardines faites maison par un restaurateur.
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