Beetlejuice Beetlejuice, Le procès du chien, Silex and the City… Les films à voir cette semaine

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Le retour du spectre exubérant 36 ans après ses premières aventures, une avocate qui accepte de défendre un chien, la célèbre sitcom des âges farouches sur grand écran… La sélection cinéma du Figaro.

Beetlejuice Beetlejuice – À voir

Comédie de Tim Burton, 1h44

Accueil enthousiaste à Venise, étoile sur le Walk of Fame à Hollywood, démarrage en trombe aux États-Unis… Tim Burton n’a plus le bourdon. Son Beetlejuice Beetlejuice, présenté hors compétition en ouverture de la Mostra, lui redonne foi en un art que l’ancien animateur de Rox et Rouky chez Disney pratique depuis quarante ans. De retour en salle après un passage par la série avec Mercredi, Burton feignait l’étonnement à propos de la percée de Beetlejuice premier opus, sorti en 1988. Les raisons du succès du premier Beetlejuice ne sont pourtant pas si mystérieuses. Le scénario de Michael McDowell est une relecture habile du film de fantômes au cœur du Connecticut. Un couple de jeunes mariés (Alec Baldwin et Geena Davis) meurt dans un accident de voiture mais continue de hanter sa maison où s’installe une riche famille new-yorkaise. Pour chasser ces nouveaux occupants, le couple de spectres fait appel à un « bio-exorciste » déjanté, Beetlejuice. Entre humour noir et fantaisie macabre, le script va comme un gant à Tim Burton, tout juste remarqué avec son premier long-métrage, Pee-Wee Big Aventure. Le jeune réalisateur fait de Beetlejuice une comédie gothique aux allures de cartoon pop dans laquelle l’au-delà semble bien plus joyeux que la morne existence des vivants. Trente-six ans plus tard, le principe est le même mais l’intrigue est aussi paresseuse qu’alambiquée. Winona Ryder n’est plus une ado en pleine crise mais la mère de Jena Ortega, étudiante sans relief. Burton préfère toujours les monstres aux humains et confie à sa girlfriend Monica Bellucci un rôle de revenante recousue prête à en découdre avec son ex-mari, Beetlejuice. É.S.

Le fil – À voir

Drame de Daniel Auteuil, 1h55

Parfois, la vérité ne tient qu’à un fil. Il faut alors savoir s’en saisir et ne pas le lâcher. C’est tout le travail d’un avocat campé par Daniel Auteuil dans Le Fil, thriller psychologique sombre et solaire à la fois. Tiré d’une histoire vraie, racontée par l’avocat Jean-Yves Moyart dans un livre de Mémoires intitulé Au Guet-Apens-Chroniques de la justice ordinaire, ce sixième film réalisé par Auteuil, s’attaque à un genre cinématographique en soi, le film de procès. Le cinéma de prétoire a l’avantage de posséder ses propres codes ainsi qu’une dramaturgie très balisée. Auteuil se plie à l’exercice sans effets de manches superfétatoires. Avec sobriété et finesse. L’intrigue du Fil se met en place lorsqu’une escouade de gendarmes vient arrêter un certain Nicolas Milik (Grégory Gadebois) tandis qu’il prépare le dîner de ses cinq enfants. Le cadavre de sa femme a été retrouvé, la gorge tranchée. On appelle un avocat commis d’office. C’est Auteuil qui vient l’assister pendant sa garde à vue, à la place de sa femme fatiguée (Sidse Babett Knudsen). Alors qu’il s’est promis de ne plus plaider de dossiers criminels – après avoir fait innocenter un assassin récidiviste, la flamme chez lui s’était éteinte, Monier se décide tout de même à défendre cette affaire aux assises. Avocat désabusé face à ce père de famille nombreuse, Monier retrouve soudain l’envie de se battre. Il a surtout l’intime conviction que cet homme est accusé à tort de féminicide. Ce Nicolas Milik qu’il juge « ni coupable évident, ni innocent crédible » la rallume. D’autant que l’accusé risque trente ans de prison. Pour une fois, ce suspense judiciaire se concentre non sur l’accusé mais sur l’avocat. Présenté en séance spéciale lors du dernier Festival de Cannes Le Fil permet à Daniel Auteuil, 74 ans, de signer un bel exercice de complexité. O.D.

 

Silex and the city, le film – À voir

Animation de Jul et Jean-Paul Guigue, 1h20

Quinze ans déjà que la famille Dotcom s’égaye dans les allées dégagées de l’humour jurassique, tout en continuant à faire de la préhistoire un miroir de notre époque. Qui aurait pu prédire qu’en 2009 lorsque paraît le premier tome de la série Silex and the City (Dargaud), le dessinateur de bande dessinée Julien Berjeaut dit Jul rencontrerait un tel succès? Même pas lui.Dès 2008, allongé sur un canapé, en frottant ses neurones comme des silex, l’idée de se moquer du monde d’aujourd’hui à travers le filtre d’une famille néandertalienne lui traverse l’esprit: Silex and the City est née. Politique, écologie, mode, people, guerres de religion, réchauffement climatique, pop culture, tout y passe! Dans Silex and the City – Le film, on retrouve intact ce décalage permanent, véritable marque de fabrique de l’humour percutant de Jul. L’histoire principale s’articule autour de Web, la fille de Blog Dotcom qui tient absolument à être invitée à la soirée organisée par son petit ami Rahan de la Pétaudière. On ne peut décemment dévoiler l’enchaînement de gags et de rebondissements qui fourmillent dans le film. On évoquera simplement le rôle crucial d’une clé coudée échappée des magasins Ikéa qui, bien malgré elle, va déclencher un tsunami d’embrouilles susceptible de modifier le destin de l’humanité… Concentré d’humour corrosif, ce film d’animation décalé devrait plaire à tous ceux qui aiment Salvador Darwin et ses Silex mous, Brad Pithécantrope ou Guenon Cotillard… O.D.

 

Le Procès du chien – On peut voir

Comédie de Lætitia Dosch, 1h25

Ça suffit. Avril en a assez de perdre tous ses procès. Cette avocate rousse et calamiteuse décide d’interrompre le cycle infernal. On va voir ce qu’on va voir. Ce coup-ci, elle accepte de défendre un chien. Pauvre Cosmos. Il ne sait pas ce qui l’attend. Le griffon a mordu trois femmes. Il faudrait donc le faire piquer. Son maître, qui est malvoyant, ne l’entend pas de cette oreille. François Damiens, hirsute et à moitié édenté, remue ciel et terre. Un procès comme ça, cela n’existe plus depuis le Moyen Âge. La situation est donc assez inédite. Elle pourrait sortir d’un conte de Marcel Aymé. 
En passant derrière la caméra, Lætitia Dosch ne perd rien de sa faconde, conserve son tempérament inflammable. Fofolle et déjantée, elle a un bagout à la Bernadette Lafont. Ce genre de personnage a le don d’éclairer le cinéma français, qui en manque cruellement. La fantaisie s’invite sur l’écran, inonde le tribunal de Lausanne, guère habitué à recevoir un animal à la barre des accusés. Les témoins défilent. Jean-Pascal Zadi s’offre un joli numéro de dresseur à la SPA. Il s’évapore au bout d’un moment, le sujet se prêtant davantage à un court ou moyen métrage. La réalisatrice tire un peu la langue pour atteindre les 90 minutes réglementaires. É.N.

Dahomey – On peut voir

Documentaire de Mati Diop, 1h08

Une Histoire de la Bretagne ou un PUF sur les droites en France : les quelques ouvrages d’occasion mis en vente près de l’Université d’Abomey-Calavi à Cotonou résument tout. Au Bénin, les étudiants apprennent autant sur l’Occident que sur l’histoire de leur propre pays. « Pour notre système d’enseignement, Platon, c’est cela le génie ! », s’exclame d’ailleurs un étudiant, face aux caméras de la documentariste Mati Diop. Comment la jeunesse béninoise, en partie biberonnée à Disney, peut-elle se construire une culture patrimoniale, sachant qu’une bonne partie de son patrimoine est conservée en Europe ? En suivant les pérégrinations des 26 œuvres béninoises restituées par la France au Bénin, en 2021, Mati Diop donne un élément de réponse. Dahomey, qui a obtenu un ours d’or à Berlin, est par ailleurs déroutant dans la forme. Il démarre longuement avec une voix off, censée être celle des œuvres, ménage de longues plages de silence, pour aboutir à ce débat estudiantin passionné sur les restitutions. Si l’on accepte le jeu, on peut se laisser porter par ce film d’une heure, avant tout politique, mais tirant parfois vers la poésie. C.B.



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