Fête des vendanges et plage de rêve : au château Léoube, l’été est éternel

Il y a la bastide, magnifique et imposante, qui fait la belle face à ce bon vieux fort de Brégançon, situé à quelques centaines de mètres. Devant, il y a la mer, quatre kilomètres de côte qui lorgnent les îles d’Hyères. Le domaine compte une des plus belles plages de la région, celle du Pellegrin. Léoube, 560 hectares d’un seul tenant entre Méditerranée et montagne, jouit d’un panorama beau comme le premier jour, un paradis pour la flore et la faune, aujourd’hui en grande partie classé en parc naturel protégé. «Un gros loup a même fait son retour sur le domaine» remarque Romain Ott, le directeur. La production du domaine s’étale sur 70 hectares de vigne et 22 hectares d’olivier en exploitation. L’ensemble est certifié bio. «Les vignes ont été plantées ici au début du XX^e, sans doute autant pour la production de vin que pour jouer le rôle de pare-feu» raconte Romain Ott. L’ancien propriétaire produisait du raisin destiné au marché du négoce.

Sir Anthony Paul Bamford veut faire beaucoup mieux. Le propriétaire de JCB, constructeur d’équipements de construction et de travaux publics, fait l’acquisition de ce grand bout de littoral en 1997. L’homme, qui dispose déjà de plusieurs domaines agricoles dans d’autres pays, décide, deux ans plus tard, de réhabiliter l’ensemble, de la vigne au chai, en passant par la bâtisse principale. Romain Ott, le fils du voisin vigneron qui conseilla les nouveaux propriétaires lors du rachat, est alors engagé.

Une fête de fin de vendanges

La production viticole hors négoce de Léoube (entre 390 000 et 400 000 bouteilles) est aujourd’hui dominée à 80 % par le rosé. Le rouge (13 %) et le blanc (7 %) sont réduits à la portion congrue. La gamme commence avec Love, un vin de négoce (16,50 €), un rosé démonstratif «qui correspond à l’attente rosé de beaucoup»  explique Romain Ott. Le jus est dominé par le fruit. Au demeurant, l’acidité est plaisante, les équilibres sont respectés. On monte en gamme avec Château Léoube, à la belle droiture, léger. Voici un vin que l’on pourrait qualifier de sec, avec peu d’amertume et des pointes épicées. En revanche, avec Léoube Secret, chacun retrouve un vin rosé avec un côté salin de bord de mer, très plaisant. La gamme rosé culmine avec Léoube Collector (60 €), des vins qui se distinguent des autres crus du domaine par leur profondeur, leur ampleur, leur longueur, leur gras.

En blanc, on apprécie le Secret 2023, habile assemblage de sémillon et d’ugni blanc. Le Secret blanc 2022 montre cependant un caractère plus affirmé, plus de puissance et de rondeur. Le Collector blanc se démarque par sa richesse. En rouge, Le Secret 2019 réalisé à partir des cépages de grenache, de cinsault, de syrah, de cabernet sauvignon se révèle comme un vin fin qui en a sous le pied. Les Collector rouge, quant à eux, sont des vins à forte identité qui montrent que l’on peut aller plus loin dans l’extraction, dans la rondeur. Réalisés à partir de cabernet franc et cabernet sauvignon, ce sont des jus singuliers qui sortent du cahier des charges des vins de Provence.

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Aujourd’hui, Léoube joue la carte de l’élargissement de la gamme, avec notamment une production d’effervescents (20 000 bouteilles). Sur place, un des lieux les plus plaisants pour découvrir l’ensemble des cuvées est sans doute le Café Léoube, ouvert il y a cinq ans. Toute la gamme y est présentée en bord de mer, dans la pinède, dans un des restaurants de plage les plus paisibles de la côte. Le samedi 30 septembre, le château ouvre ses portes pour le Léoube Harvest Festival, un événement dédié au développement durable et à la célébration de la fin des vendanges. Une occasion en or pour découvrir les lieux et ses vins.