CHRONIQUE – Bellanger tente de réécrire «Illusions perdues» en remplaçant le journalisme par un parti politique. On reconnaît des gens. Autrefois, on appelait cela un roman à clés. Aujourd’hui, on dit que c’est une satire du milieu politico-médiatique.
Cet article est issu du Figaro Magazine
Achaque rentrée littéraire, j’ai l’impression d’être un inspecteur des travaux finis. Je contrôle les boulots de mes confrères, je vérifie la solidité du «gros œuvre». S’agissant du nouveau roman d’Aurélien Bellanger, j’ai dû batailler pour convaincre mon rédacteur en chef. Qu’il me pardonne de révéler nos échanges de SMS privés.
– Que penses-tu des Derniers Jours du Parti socialiste? J’ai l’impression qu’il faut en parler.
– Bellanger m’irrite un peu mais tu fais ce que tu veux.
– Il est pire qu’irritant: arrogant.
– Avec des bouquins illisibles.
– Il vient de quitter Gallimard pour Le Seuil et le Nouvel Obs pour rien. Il a coupé ses cheveux et rasé sa barbe. Bref, c’est un aventurier des temps modernes.
– Pour moi ce mec, c’est rien. Le néant.
– C’est pourquoi je souhaite en parler.
– Pourquoi s’intéresser au néant?
– Parce que le néant existe, chef. Le néant fait tout de même 500 pages. Page 111, Bellanger écrit que «le néant a quelque chose à lui dire personnellement»
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