JO 2024 : « Allumer le feu », « Dans les yeux d’Emilie », « Freed From Desire »… Pour qui sont ces tubes qui sifflent sur nos têtes ?

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« Putain ! On va encore se fader du Johnny ! Déjà, ils nous ont fait le coup tout à l’heure sur un tir de loin de Dika Mem… Vous ne trouvez pas, vous, que les DJ ont tendance à empiéter sur la compète ? » Sur le banc du public, l’esthète du hand qui en est à son énième match – on n’ose pas demander – en a marre de la bande-son omniprésente dès que le jeu semble s’arrêter un peu. Du coup, ça nous coupe net le sifflet au milieu d’un Que je t’aime, que je t’aime, qui semble pourtant devenu le nouvel hymne national depuis le début des compétitions.

La femme à abattre pour notre sportif incorruptible – et l’héroïne pour tous les autres qui, comme nous, chantent à tue-tête – s’appelle Leslie Dufaux. Tout ça, c’est de sa faute. Les lumières courant sur les plafonds rendus violets du Grand Palais, les mappings (cette technologie d’images diffusées à grande échelle) des nénuphars de Monet sur le bassin de Paris La Défense Arena, les poteaux des matchs de rugby s’éclairant de vert pour un essai transformé, de rouge quand il est raté, toute cette scénographie architravaillée, millimétrée depuis deux ans – et, bien sûr, la musique omniprésente –, c’est elle et son équipe.

« Notre métier, c’est de synchroniser les gens, de canaliser les énergies, donner un endroit, un moment pour être ensemble », explique la responsable de la « présentation sportive », comme on désigne dans le champ lexical olympique le cocon événementiel dans lequel vient se loger la compétition. Or, il faut bien l’avouer, on peut se croire allergique aux hymnes, à la variété, et aux scies musicales : ça marche. « Allez Léon ! »

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Elle arrive en courant, ébouriffée malgré les cheveux raides, mais le sourire aux lèvres. La nuit de lundi a été longue – il y avait répétition générale pour la cérémonie de clôture au Stade de France, mais, pour cela, il a fallu d’abord attendre la fin des épreuves d’athlétisme. Or, ce soir-là, la liesse après la victoire d’Armand Duplantis battant son propre record du monde à la perche a fait se prolonger la soirée. « Et puis, après la répétition, on s’éternise encore, parce qu’on est contents de ce qu’on a fait… », s’amuse-t-elle. Et depuis, les nuits de travail se succèdent, tout aussi blanches.

« Communion »

Leslie Dufaux a découvert le monde de l’olympisme en 2006, en Italie, à Turin. Elle qui a fait ses premières armes sur la production de la « Star Academy », sur TF1, travaille alors à Eurosport. Au moment des Jeux olympiques d’hiver, qui se tiennent cette année-là dans les Alpes italiennes, la chaîne cherche à monter un format entertainment pour aller à la rencontre d’un public plus féminin. « C’était une ville géographiquement compliquée, et une unité se créait. Je me suis dit : c’est génial, ces grands événements qui arrivent à rassembler tous ces gens dans une sorte de communion. Cette adrénaline-là, j’en veux ! »

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