Dans le val d’Azun, l’écologie s’écrit en marchant

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Ce qui frappe, lorsqu’on arrive en voiture, c’est l’ouverture. Dans le val d’Azun, les montagnes ont l’air de s’écarter sur votre chemin. Invitée au Murmure du monde, du 13 au 16 juin, festival d’écopoétique qui se tient à la fin de chaque printemps dans les Hautes-Pyrénées, la romancière Clara Arnaud le confirme, « la région est accueillante ». Installée dans le Couserans, en Ariège, vallée plus rugueuse et encaissée, « terre rebelle et réensauvagée » à trois heures de route, l’autrice d’Et vous passerez comme des vents fous (Actes Sud, 2023) apprécie le lieu, certes plus touristique, notamment en raison de la proximité du cirque de Gavarnie, mais très accessible depuis Lourdes.

Le val d’Azun est toutefois un endroit assez reculé pour y installer un festival de poésie, de littérature et d’idées empreintes d’écologie. La commune pyrénéenne d’Arras-en-Lavedan, qui compte environ 600 habitants et où se tient le quartier général du Murmure du monde, se définit depuis de longues années comme un « village d’artitude », avec une série d’œuvres et de sculptures en plein air que l’on trouve au tournant d’une ruelle ou aux abords d’une clairière. Une histoire faite de la rencontre entre le monde des estives et celui des estivants.

Le festival est disséminé dans les vallées d’Arrens-Marsous, d’Estaing et de l’Ouzom, mais le pôle et l’aimant, c’est Le Kairn, étonnant bistrot-librairie tenue par Karine Depeyre. Ancienne gardienne de refuge, elle a transformé son lieu en un abri pour brebis pas vraiment égarées. Sa librairie est en effet une oasis où convergent tous les passionnés de romans et d’essais sur le vivant, mais aussi d’aventure et de féminisme, de livres de jeunesse inventifs et exigeants, de plats veggie et gourmands.

Marche et « divagation fictionnelle »

Sous le chapiteau installé dans le jardin du Kairn, une assemblée à la fois décontractée et concentrée assiste aux échanges sur la façon de « chérir les lieux » entre la philosophe Joëlle Zask, soucieuse de « se tenir quelque part sur la terre » (le titre de son dernier essai, paru chez Premier Parallèle, en 2023), et l’écrivaine Corinne Morel Darleux, dont le dernier ouvrage paraît assez exactement résumer, dans son titre, Le Murmure du monde : Alors nous irons trouver la beauté ailleurs (Libertalia, 2023). Pour l’autrice, le festival est « sans doute l’un des meilleurs endroits où venir faire le plein de beauté, se redonner des forces, du cœur, de la joie, et se rappeler pour quoi on se bat ».

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