Pour les JO 2024, Paris renoue avec la course cycliste

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L’automobiliste parisien qui trouve que les vélos lui pourrissent la vie n’a encore rien vu. Ce premier week-end d’août, une bonne partie de la circulation dans la capitale sera empêchée par une course cycliste, événement quasi disparu des rues parisiennes depuis la seconde guerre mondiale.

Le peloton olympique – hommes samedi, femmes dimanche – posera ses roues dans le nord-est de Paris, explorant les collines de Montmartre, Ménilmontant, Belleville, pour un circuit qui fait saliver. L’occasion d’explorer ce paradoxe : devenue l’une des capitales mondiales du déplacement à vélo, Paris est un terrain de jeu impossible pour les organisateurs de course cycliste, les deux phénomènes étant d’ailleurs liés.

La règle connaît deux exceptions. L’arrivée du Tour de France, organisée sur un circuit entre les Champs-Elysées et les Tuileries, et conclue invariablement par un sprint massif. Et le plus méconnu Prix de Paris 14e, course organisée vaillamment par le club Paris cycliste olympique, à l’ombre de la tour Montparnasse. Cette dernière course amateur, qui a survécu à celles du canal Saint-Martin et des Gobelins, disparues à la fin du XXsiècle, a fait l’objet d’un joli texte de l’écrivain Philippe Bordas, dans son livre Forcenés (Fayard, 2008), et d’un documentaire, Dans Paris.

« La rue Lepic, c’était l’Alpe d’Huez des poulbots », rappelle, au Monde, Philippe Bordas, las du « spectacle » du Tour de France, mais soudain rappelé au cyclisme par cette intrusion dans l’ancien Paris populaire. « Tous les petits prolos, les paysans, les ouvriers montaient à Paris et pouvaient accéder à une gloire directe par deux sports, la boxe et le cyclisme. Les lions humains, les idoles des femmes, étaient les cyclistes. Tu pouvais voir le gratin dans la ville. Les champions parisiens n’offraient pas juste une prestation physique, mais avaient une repartie extraordinaire, une façon arrogante de parler, un peu drôle. »

Cyclistes urbains pressés

Le cycliste pittoresque Louis Caput (1921-1985), natif de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), joli palmarès bâti après-guerre, est l’incarnation de cette caste. Son fils Guy, mémoire du cyclisme francilien, rappelle que, des années 1920 à la fin des années 1940, les formats ne manquaient pas : course de côte, tour des maréchaux, critérium dans le jardin des Tuileries, cyclo-cross autour de Montmartre ou, le temps d’une édition en 1946, un critérium au Trocadéro, pour la première visite en France, et première victoire, du surnommé « Campionissimo », Fausto Coppi.

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