Un fongicide détecté dans l’eau du fleuve Charente

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Le ton de l’annonce a comme un goût d’impuissance : « Comme en août 2022, la communauté d’agglomération de La Rochelle est confrontée à la présence de fosétyl dans l’eau du fleuve Charente, sa principale ressource en eau potable. » Le 25 juillet, par le biais d’un communiqué de presse, l’intercommunalité a révélé que des analyses de la qualité de l’eau potable, effectuées dans le cadre d’un contrôle sanitaire diligenté par l’Agence régionale de santé (ARS) et l’agglomération rochelaise, ont fait apparaître « des pics de fosétyl allant jusqu’à 0,43 microgramme par litre, alors que le seuil de qualité est établi à 0,1 microgramme par litre ».

Le seuil de potabilité établi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour cette molécule, rappelle le communiqué, est fixé à « 9 000 microgrammes par litre ».

Les Rochelais, comme une grande partie des résidents de la Charente-Maritime, plus nombreux qu’à l’habitude en période de haute saison touristique, peuvent continuer à boire l’eau du robinet, assure la communauté d’agglomération, bien qu’elle soit « classée non conforme ». Mais la présence de fosétyl, un traitement fongicide utilisé contre le mildiou, en particulier dans le vignoble du Cognaçais – la Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime n’a pas répondu à nos sollicitations –, laisse encore une fois planer le soupçon sur la qualité de l’eau de la Charente, déjà surnommée « le fleuve le plus pollué de France ».

En 2014, une étude menée par l’agence de l’eau Adour-Garonne pour le ministère de l’écologie avait déjà révélé un taux record de 6,52 microgrammes de pesticides par litre d’eau dans un ruisseau, le Tourtrat, un affluent de la Soloire qui se jette dans la Charente près de Cognac.

Consommation de produits phytosanitaires

« 86 % des cours d’eau présentent un état écologique mauvais à moyen », relevait, en 2019, un rapport environnemental émis par l’établissement public territorial du bassin (EPTB) Charente. « L’importance de l’agriculture génère des pollutions agricoles en nitrates et en phosphates par ruissellement et lessivage des sols qui se retrouvent jusque dans l’eau potable », indiquait le rapport.

Régulièrement classée parmi les départements les plus consommateurs de produits phytosanitaires, la Charente-Maritime demeure sur la première marche du podium pour l’achat de glyphosate. Conséquence : des captages d’eau potable déconnectés du réseau les uns après les autres. Près de 170 captages ont été abandonnés de 1984 à 2012.

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