JO 2024 : le casse-tête des livraisons au cœur du Paris olympique

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En vingt ans de carrière dans la capitale, Karim T. n’a jamais connu un tel casse-tête. Pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, ce livreur salarié de Trusk, une entreprise spécialiste des colis volumineux, s’attend à devoir « finir [ses] livraisons à pied » en traînant canapés, réfrigérateurs et équipements de salle de bains sur des palettes. « À Paris, à cause des grillages posés sur les trottoirs et des embouteillages, on devra garer le camion à plusieurs centaines de mètres de l’adresse du client », anticipe-t-il.

En cause, les périmètres de restriction de circulation mis en place dès le 18 juillet en Ile-de-France, près des sites olympiques, installés du 26 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre. Pour s’y rendre, chacun doit se munir d’une dérogation sous forme de QR code. La zone grise, qui disparaîtra après la cérémonie d’ouverture le 26 juillet, située entre les ponts parisiens de Garigliano et de Tolbiac, est accessible aux livreurs munis d’un Pass Jeux. En revanche, dans la zone rouge, qui déborde davantage sur les arrondissements limitrophes de la Seine, les camions de livraison ne peuvent circuler que sur des créneaux horaires de quelques heures par jour pendant toute la durée des JOP. Les mêmes horaires pour tous les livreurs.

Pour éviter les bouchons, l’ordre donné par plusieurs enseignes de livraison est clair : faire sa tournée très tôt le matin ou très tard le soir. Une solution pensée depuis février 2023, au moment où elles ont reçu les consignes de la Préfecture de Paris.

Travail de nuit

Chez Géodis, filiale de la SNCF spécialisée dans le transport et la logistique pour d’autres entreprises, les 150 chauffeurs entreront en zone rouge de 5 heures à 7 heures du matin et de 18 heures à 21 heures, selon les besoins. Même décision pour Auchan, qui a déjà commencé à approvisionner ses six magasins situés en zone rouge à 5 heures du matin pour quitter la capitale à 6 heures précises. « Le départ des entrepôts est avancé de 45 minutes », précise le géant de la grande distribution. Notamment pour anticiper des trajets plus longs, « en raison de la voie réservée aux véhicules des Jeux sur le périphérique et les autoroutes aux abords de Paris ».

De son côté, Carrefour a décidé de livrer ses 350 magasins d’Ile-de-France uniquement la nuit depuis le 1er juillet et jusqu’au 10 septembre. « Il n’y a plus de restrictions dans la zone rouge après minuit, donc nos camions circulent librement », explique Thierry Quaranta, directeur logistique de la multinationale. Malgré le renversement des horaires, cela n’a engagé « aucun surcoût » : les chauffeurs, prévenus « il y a dix-huit mois », ont « tous accepté de travailler de nuit » pendant les Jeux. Pareillement, les trois magasins Franprix de la zone rouge ne seront livrés que la nuit. Les autres réceptionneront leurs marchandises à 5 heures du matin au lieu de 6 heures en temps normal.

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