Malgré des progrès, les écarts d’espérance de vie subsistent entre cadres et ouvriers, selon l’Insee

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À 35 ans, les écarts d’espérance de vie entre catégories socioprofessionnelles restent forts, atteignant 5 ans entre les hommes et 3 ans entre les femmes, dévoile une étude des statisticiens nationaux.

Si l’espérance de vie à la naissance n’a jamais été aussi haute pour l’ensemble de la population française, de fortes inégalités demeurent entre catégories sociales et professionnelles, ainsi qu’entre les sexes. Et ce, malgré des progrès enregistrés ces dernières années, selon une note publiée ce mardi par l’Insee.

Dans leur travail, les statisticiens nationaux chiffrent les écarts de l’espérance de vie à 35 ans entre les CSP – dont les cadres et les ouvriers -, en séparant également les genres. Dans l’ensemble, les écarts d’espérance de vie à 35 ans entre les CSP sont notables chez les deux sexes, atteignant sur la période 2020-2022, par exemple, 3,4 ans chez les femmes entre les cadres et les ouvrières, et 5,3 ans entre les hommes des mêmes catégories. Si les femmes ont des espérances de vie à 35 ans «relativement proches, comprises entre 50 et 53 ans», celles-ci sont plus éloignées chez les hommes.

Sans surprise, «la nature des professions exercées explique en partie ces écarts, puisqu’elle peut être la cause directe d’un état de santé plus ou moins bon, et donc d’une durée de vie plus ou moins longue», expliquent les statisticiens nationaux. Les risques professionnels, par exemple, toucheront davantage les ouvriers que les cadres. De même, les modes de vie des différents groupes sociaux ont aussi leur part d’importance, alors que les comportements de santé à risque, le moindre recours et accès aux soins ou encore l’obésité sont plus fréquents chez les ouvriers que chez les cadres. Le niveau de diplôme semble aussi avoir une incidence : chez les hommes, ainsi, «l’espérance de vie augmente régulièrement avec le niveau de diplôme», tandis que chez les femmes, les écarts sont «nets», ajoutent les auteurs de l’étude.

Les ouvrières mieux loties que les hommes cadres

En outre, ces espérances de vie à 35 ans ont suivi des évolutions contraires entre les deux sexes. Chez les femmes, ainsi, l’écart s’est creusé de 1,2 an entre la période 1991-1999 et 2020-2022. À l’inverse, elle a diminué chez les hommes, passant de 7 ans à 5,3 ans sur les mêmes périodes. Une évolution qui s’explique par l’amélioration des conditions de travail des ouvriers, ainsi que par l’évolution des conditions de vie de ces catégories : les ouvriers fument davantage que les cadres, en règle générale, et ils ont donc «davantage “bénéficié” de cette baisse de la mortalité», cite l’Insee en guise d’exemple.

Malgré ces différences, les femmes restent mieux loties que les hommes, et ce, toutes catégories confondues. Ainsi, même les ouvrières ont une espérance de longévité à 35 ans plus longue que les hommes cadres, en dépit des conditions de travail plus pénibles et des salaires moins élevés. Cela s’explique notamment par une consommation d’alcool moindre, une durée hebdomadaire de travail moins élevée et un meilleur suivi médical, précise un sondage Ipsos de 2021. Cet écart tend toutefois à se réduire, passant de 1,4 an, sur la période 1991-1999, à 0,7 an sur la période 2020-2022.

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