« Les femmes pourront sortir en sécurité »: en Normandie, une maire adopte l’application Monsherif pour se protéger face aux incivilités

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Le dimanche 9 juin 2024, Gwendoline Presles, maire de Bourneville-Sainte-Croix (Eure), demande à trois personnes alcoolisées de quitter un terrain de football. Si deux d’entre eux obtempèrent, la troisième commence à insulter l’élue, avant de lui cracher dessus, puis de la gifler. Si son agresseur a été condamné à 18 mois de prison ferme en comparution immédiate au tribunal d’Evreux, la maire est bien loin d’être la seule concernée par ce genre d’agressions en France. Parmi les 8 000 maires qui ont répondu à une enquête du Cevipof en novembre 2023, 69% affirmaient avoir été victimes d’incivilités durant l’année.

Pour Laurance Bussière, maire de Daubeuf-la-Campagne (Eure) depuis 2009, présidente des Maires ruraux de l’Eure (AMRF27) depuis 2015 et référente dans le département pour la lutte contre les violences faites aux femmes, le sujet est important et particulièrement grave. C’est pour cette raison qu’elle avait déjà mis en place des stages d’autodéfense pour les élus, avec l’intervention d’un psychologue, en 2023. Et c’est pour cette même raison qu’elle a fait installer, le 17 juin 2024, sur les smartphones de ses agents et sur le sien, l’application MonSherif. Une première dans l’Eure.

« C’est rassurant »

Laurance Bussière a découvert le dispositif MonSherif lors d’un congrès de l’Association des maires de France : « C’est Cécile Gallien, en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes qui a présenté le bouton. Il suffit de télécharger l’application gratuite et d’acheter le bouton universel. »

En pratique, une fois le bouton lié à son smartphone, il est possible d’intégrer cinq numéros d’appel et un message. Un simple clic sur le bouton, et le téléphone envoie un sms aux numéros, en plus de le géolocaliser. Deux clics déclenchent un appel téléphonique. Tandis qu’un long clic lance soit une alarme, soit un enregistrement. « Pour ma part, le message est envoyé à la mairie, mon adjoint et mon mari. C’est un dispositif vraiment adapté pour les petites communes par son coût et la simplicité de son utilisation », explique la maire. « En plus, c’est très discret. Pour une femme, le bouton peut être simplement fixé à une bretelle de son soutien-gorge. »

 

Elle a pu en faire l’expérience récemment, « lors d’un accident ». Sur le terrain « nous sommes seuls. Il suffit d’appuyer. Pour ma part, il y a aussi une notion de prévention, car les gens le savent maintenant. Dernièrement, je suis allé sur une intervention. Je n’étais plus seule, car j’avais MonSherif avec moi. C’est rassurant. Je pense même que les femmes pourront sortir en sécurité », ajoute-t-elle.

Un intérêt croissant

La maire est tellement convaincue de l’utilité de ce système que, dorénavant, la secrétaire de mairie, l’agent technique et la femme de ménage en sont tous dotés. « Dans nos petits villages, nous vivons de plus en plus d’incivilités, d’injures voire de violences. C’est dommage d’en arriver là, mais c’est une réalité. C’est de pire en pire. », regrette Laurance Bussière. Elle prévoit d’ailleurs d’étendre le dispositif aux écoles, dès « la rentrée de septembre ».

 

Devant la médiatisation locale, la présidente de l’AMRF27 reçoit de nombreux messages, « et cela intéresse énormément de communes, notamment celles dirigées par des femmes ». « Après l’été, je ferais une présentation aux 270 adhérents des Maires ruraux de l’Eure. J’incite sérieusement mes collègues à mettre MonSherif en place. C’est utile pour le personnel, les élus et les administrés. C’est un outil simple, avec lequel on se sent protégé », affirme-t-elle. Les élus adhérents de l’AMRF27 auront d’ailleurs droit à un tarif préférentiel pour acheter le bouton : 54,90 euros, contre 89,90 euros pour les particuliers.

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