Intenses négociations en vue sur l’exploitation minière des grands fonds océaniques

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Les richesses minières sous-marines continuent de diviser la communauté internationale. A l’approche de leur grand-messe annuelle qui doit se tenir du 15 juillet au 2 août, à Kingston, la capitale de la Jamaïque, les 168 Etats membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) fourbissent leurs armes.

En cause : la rédaction d’un code minier destiné à fixer les conditions dans lesquelles des entreprises privées pourraient être autorisées à descendre des robots dans les abysses, afin d’y collecter des métaux présents sous forme de nodules, des concrétions formées au terme d’un processus de l’ordre du million d’années.

Initialement, ce code devait être finalisé en juillet 2023, mais l’an passé, l’AIFM, organisation indépendante affiliée à l’Organisation des Nations unies (ONU), s’était donné un délai supplémentaire de deux ans. Elle vise désormais fin 2025 pour aboutir.

Des « données caduques »

Le débat met aux prises, d’un côté, des pays favorables à une « pause de précaution » ou à un moratoire, comme l’Australie, le Canada, le Chili et le Brésil, voire à l’interdiction stricte d’exploiter les grands fonds, comme le réclame la France – ils ont été rejoints récemment par la Grèce et le Pérou. Ils sont désormais vingt-sept à juger les risques environnementaux trop grands, et à défaut d’avoir pu imposer l’ouverture d’un débat sur le principe même d’aller chercher des minerais à 6 000 mètres de profondeur, ils ont obtenu qu’une discussion ait lieu en 2024 sur « la politique générale de l’Autorité en faveur de la protection et de la préservation du milieu marin ».

De l’autre côté, des pays comme l’Inde, la Russie et la Chine (même si celle-ci vient de se rallier à une « approche de précaution », après la visite de Xi Jinping en France en mai) considèrent que les nodules des grands fonds sont la solution à la transition énergétique en cours, au motif qu’ils renferment des quantités faramineuses de métaux utiles à la fabrication des batteries des voitures électriques, lithium, cobalt, nickel, cuivre, manganèse…

Les défenseurs de l’environnement, opposés à une telle vision, pointaient du doigt jusqu’ici les dangers que l’humanité ferait peser sur les écosystèmes sous-marins, en allant labourer le plancher océanique, libérant au passage des millions de tonnes de CO2 qui s’y trouvent stockées. Cette année, ils ont un autre argument à faire valoir : l’exploitation des abysses serait un contresens économique absolu. « Cette activité ne sera jamais rentable », assure la Coalition pour la conservation des profondeurs océaniques, structure qui fédère une centaine d’ONG, dont Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF).

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