De la Coupe du monde 1998 aux Jeux olympiques 2024, le Stade de France, arène de toutes les promesses pour la banlieue

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C’est un immeuble que personne ne voit, malgré l’enseigne publicitaire de la Matmut vissée sur son toit. Les automobilistes qui empruntent l’autoroute A1 en direction de Lille passent pourtant à quelques mètres de ses fenêtres. De l’autre côté, les spectateurs du Stade de France, les soirs de match, sont des milliers à le frôler. La résidence du Gai Logis, quatre cent quatre-vingts habitants, s’est habituée à vivre coincée entre ces deux monstres. Ses locataires ne relèvent même plus l’ironie de son nom. Cet après-midi du 25 avril, quelques mamies se postent à la fenêtre, smartphone en main, pour capturer des images de l’assemblée réunie devant chez elles. On ne sait jamais, une star se cache peut-être dans la brigade d’officiels en costume et baskets blanches…

Nous sommes à « J – 93 » avant le début des JO. 93, comme le numéro du département, pour qui n’aurait pas compris le symbole. Elus locaux et promoteurs de la compétition sont venus rappeler, lors d’une petite cérémonie, que le territoire accueillera une dizaine d’épreuves entre le 26 juillet et le 11 août. Pas de vedette de magazine donc, mais le maire socialiste de la ville (Mathieu Hanotin), le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis (Stéphane Troussel) et le patron du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 (Tony Estanguet). Un auditoire plutôt sage, un peu secoué par le son rugueux de NTM qui sort des enceintes, « à base de popopopop ».

Le rappeur JoeyStarr, natif de Saint-Denis, a prêté sa voix à un clip promotionnel vantant « l’envie, la rage, la détermination » des habitants du « 9-3 »« de la basilique Saint-Denis au glorieux Stade de France, nous sommes légion à entrer dans la danse ». Intégrer le département le plus pauvre de France métropolitaine à la fête est une promesse du comité d’organisation : les 9 milliards d’euros de budget des JO ne pouvaient décemment pas ruisseler qu’à Paris. Surtout, Saint-Denis et ses plus de cent dix mille habitants possèdent un atout maître : le Stade de France.

C’est là que l’athlétisme, épreuve reine, va se déployer. Là que se déroulera la cérémonie de clôture, et peut-être celle d’ouverture si les conditions de sécurité n’étaient pas réunies au cœur de la capitale, le long de la Seine. Là, enfin, que réside un peu de la magie du récit national. L’arrondi de son toit brille comme une auréole depuis que Zinédine Zidane a béni les lieux de deux coups de tête victorieux en finale de la Coupe du monde de football, le 12 juillet 1998. Le stade avait six mois, un âge où toutes les promesses sont permises : intégrer la banlieue, la rendre fière, incarner l’unité du pays… Beaucoup se sont depuis envolées. Ce qui n’empêche pas de les répéter, vingt-six ans plus tard, avec le même décor en arrière-plan.

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