La décision est tombée en fin de matinée. À vingt-quatre heures, pile, du début de la compétition. Jeudi 2 mai, Karim Souchu, le sélectionneur de l’équipe de France de basket 3×3, a annoncé le nom des quatre mousquetaires choisis pour disputer le Tournoi de qualification olympique (TQO) qui se déroule du 3 au 5 mai à Utsunomiya (Japon). Aux côtés des deux spécialistes Jules Rambaut et Alex Vialaret (qui se consacrent à cette discipline toute la saison avec le club du 3×3 Paris), le coach a convoqué Hugo Suhard — joueur de 5×5 à Lorient (N 1) mais déjà présent lors de la Coupe d’Europe 3×3 en septembre 2023 (4e) — et Lahaou Konaté.
Ce dernier, capitaine des Metropolitans 92, est « le petit nouveau du groupe », comme il se définit lui-même. International 5×5, finaliste de la Betclic Élite la saison dernière aux côtés de Victor Wembanyama et de Bilal Coulibaly, Konaté a découvert le 3×3 lors d’un rassemblement à Beauvais en février avant de convaincre Karim Souchu de l’emmener pour un stage en Corée du Sud mi-avril et de le sélectionner pour le TQO. En revanche, Franck Seguela (numéro 1 français au classement mondial), qui a dû rentrer en France pour raison médicale, est absent.
« Ça fait un an et demi que Karim Souchu me propose de venir, sourit Konaté. Le 3×3, c’est quelque chose de nouveau. Même si cela reste du basket, il a fallu que je fasse une mise à jour, que j’intègre de nouvelles choses. S’il m’a pris, c’est parce qu’il pense que je peux apporter des choses au groupe. On sait pourquoi on est là. »
Le quatuor est en effet en mission. Ils sont au Japon pour décrocher le sésame pour les Jeux de Paris promis au vainqueur de ce tournoi. Ce qui serait historique pour la France. Les choses sérieuses débutent ce vendredi contre l’Égypte (19h20 au Japon, 12h20 en France), puis se poursuivront ce samedi face à la Mongolie (9h40) et au Japon (13h35). Les demi-finales et la finale se disputeront ce dimanche.
« On a bien bossé, maintenant on va voir »
Pour mettre toutes les chances de leur côté, et effacer la désillusion des Jeux de Tokyo où ils avaient échoué lors de l’ultime TQO, les Bleus sont arrivés au Japon le 23 avril. Auparavant, ils avaient effectué un stage en Corée du Sud du 14 au 23 avril « pour s’adapter au décalage », explique Souchu.
« Ça picote un peu dans ce sens, poursuit le sélectionneur. Il y a trois ans, on avait récupéré tardivement les mecs du 5×5, que 4 ou 5 jours avant le TQO, là on a pris le temps et gagné en qualité. Le groupe est nouveau, avait besoin de trouver des automatismes. C’est pour ça aussi qu’on est parti longtemps. En Corée, on est montés tranquillement en puissance, on a joué des équipes moins fortes que d’habitude pour pouvoir régler certains détails, trouver nos marques, réviser les systèmes et surtout remettre de la cohésion dans le groupe. On a bien bossé, maintenant on va voir. On a hâte de commencer. »
Tête de série numéro 3 du tournoi et n° 6 mondial, la France sera favorite de son groupe, « même s’il n’y a pas de petites équipes » prévient Souchu. La Mongolie ne pointe d’ailleurs qu’à une longueur, à la 7e mondiale, et le Japon (15e), chez lui, risque d’être redoutable. Si les Bleus terminent à l’une des deux premières places, ils se qualifieront pour le dernier carré où le niveau montera d’un cran avec des duels possibles face à la Lituanie (3e mondiale, vice-champion du monde en 2022) et les Pays-Bas (5e nation mondiale).
« On a une poule relevée, mais on sait pourquoi on y va et ce qu’on doit faire, lâche Souchu. On a confiance en nous sans que ce soit dans l’excès. Il faut se connaître, maîtriser notre sujet et après on part à la guerre. On doit gagner. On n’a pas le choix. » « Il n’y a qu’une place en jeu, tout le monde aura la pression », renchérit Lahaou Konaté.
Si les Bleus ne parviennent pas à remporter le TQO, ils auront encore une possibilité de se qualifier pour les Jeux de Paris lors de l’ultime tournoi, à Debrecen (Hongrie), du 23 au 26 mai 2024. Une éventualité qu’ils préfèrent éviter.
#Paris #doit #gagner #pas #choix #Les #Bleus #basket #3×3 #visent #qualification