« Je ne suis pas désolée, je ne l’ai jamais été » : Mila revient sur ses propos contre l’islam

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Quatre ans après avoir subi une vague de cyberharcèlement après des propos contre l’islam, Mila reprend la parole. Invitée sur BFMTV ce lundi, la jeune femme de 20 ans est revenue sur l’épreuve qu’elle a traversée, tout en continuant à affirmer un « droit au blasphème », qu’elle estime aujourd’hui « menacé ». « Je ne suis pas désolée, je n’ai jamais été désolée », a-t-elle assuré.

En 2020, la lycéenne originaire de la région lyonnaise, alors âgée de 16 ans, avait été placée sous protection judiciaire après avoir été la cible des milliers d’insultes et de menaces de mort et de viol, suite à la publication d’une vidéo dans laquelle elle insultait le Coran et l’islam.

 

En mai 2022, six personnes avaient été condamnées pour avoir diffusé des messages de haine et des appels au meurtre à son encontre, écopant de peines de plusieurs mois de prison. L’année précédente, le tribunal de Paris avait également condamné onze personnes pour avoir pris part à son cyberharcèlement.

Au cœur de l’affaire, la jeune femme avait présenté ses « excuses » auprès de « ceux qui pratiquent leur religion en paix », sur le plateau de l’émission Quotidien sur TMC. Des propos qu’elle regrette aujourd’hui, assurant n’avoir jamais voulu s’excuser. « Je ne suis pas désolée, je n’ai jamais été désolée, d’ailleurs j’ai récidivé sur les réseaux. Je n’en ai jamais eu rien à faire, j’ai recommencé », a insisté ce lundi sur BFMTV la jeune femme.

« J’ai la rage, la haine »

« J’ai montré que cet acharnement à mon encontre, les menaces, le lynchage, le fait de salir mon image, ça a produit l’effet inverse : aujourd’hui j’ai la haine, j’ai la rage », a-t-elle poursuivi. « Je n’ai cessé d’affirmer mes prises de position. J’ai développé mon libre arbitre, mon esprit critique. » Elle s’est dit aujourd’hui en « colère » mais jamais effrayée. « Je n’ai jamais eu peur, j’ai toujours voulu apprendre aux autres à ne pas avoir peur, qu’il y a une manière de confronter ces individus », a-t-elle insisté.

 

Elle est également revenue sur le « déferlement » qu’elle avait subi à l’époque sur les réseaux sociaux, qui se serait prolongé en physique : « Des jeunes de mon lycée m’attendaient avec de l’acide, des couteaux », a-t-elle assuré, comme elle l’avait déjà clamé en 2020. Dans son établissement, « je me faisais cracher dessus, on me jetait des cailloux, parce que je portais des shorts, parfois j’avais des mèches bleues, parce que je m’affichais avec une fille avec laquelle je sortais dans mon lycée », a-t-elle encore détaillé.

Un passé violent dont Mila dit revivre actuellement des « flash-back », estimant que de récents « faits d’actualité ressassent beaucoup ce qui a pu m’arriver », notamment des « violences extrêmes » dans des établissements scolaires.

Ces dernières semaines, le proviseur du lycée Maurice-Ravel à Paris a quitté son poste après avoir reçu des menaces suite à une altercation avec une élève qui portait le voile. À Montpellier, une collégienne de 13 ans, Samara, a été agressée la semaine passée. Selon sa mère, l’adolescente avait été traitée de « mécréante » par l’une de ses camarades.

« J’ai l’impression qu’il y a une véritable police des mœurs dans les lycées, de la part des élèves (…) qui se sentent en totale impunité », a estimé Mila. La jeune femme a même jugé que « la laïcité est morte » dans les établissements scolaires, en faisant un lien entre des motifs religieux et ces agressions, alors que le procureur n’a pour l’instant pas retenu de motivation religieuse dans l’enquête sur l’agression de Samara.

La mort d’un adolescent de 15 ans passé à tabac à Viry-Châtillon a aussi été évoquée au cours de l’entretien, même si aucun motif religieux n’a pour l’heure été identifié par les enquêteurs, qui évoquent la piste d’un crime d’honneur.

« Une parole parfaitement libre »

Interrogée sur sa proximité avec le collectif identitaire d’extrême droite Nemesis, Mila a seulement évoqué un « entourage assumé, en grande partie militant », composé « d’amis dont je suis très fière, qui m’ont soutenu », sans plus de précisions.

 

Elle s’est aussi défendue d’être « militante » ou de « faire de la politique » aujourd’hui, se consacrant sur les réseaux sociaux à du contenu autour de la musculation, en vue de devenir coach sportive. Mais elle a assumé de « s’exprimer spontanément » : « Je veux montrer l’exemple d’une parole parfaitement libre », a-t-elle insisté.

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Peu après l’interview, la journaliste Apolline de Malherbe, qui a mené l’entretien, a justifié son choix d’inviter Mila sur le plateau de BFMTV. « Elle a une forme de légitimité à parler des drames » récents survenus dans le cadre scolaire, « à la croisée de l’ultra-violence des jeunes, des réseaux sociaux, d’une forme d’islamisation de mœurs », a-t-elle avancé. « Elle a cette légitimité à parler parce qu’elle l’a vécu dans sa chair. »

La journaliste a expliqué que la jeune femme avait accepté de s’exprimer la semaine passée, à la suite de « cette accumulation de drames ». « Il faut dire qui c’est, d’où elle parle. C’était quelqu’un de plutôt isolée qui aujourd’hui, semble trouver une forme de compagnonnage de route, même si elle dit qu’elle est ni militante ni politique », a-t-elle conclu.

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