La Tunisie a-t-elle une capacité hôtelière de 9 millions de touristes !?

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Au 10 décembre 2023, « la Tunisie a enregistré l’entrée de 8,8 millions de visiteurs et si nous gardons la même tendance d’ici la fin de 2023, nous atteindrons les 9,6 millions de visiteurs », a souligné à l’AFP Aymen Rahmani, directeur des études et de la coopération à l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).

L’année 2023 est historique pour le tourisme tunisien. Une telle affirmation devrait réjouir, à bien des égards, les professionnels du tourisme, à savoir les hôteliers, les agences de voyages, la compagnie nationale (Tunisair), et les autres acteurs du secteur.

Sauf que derrière les chiffres officiels publiés par la tutelle, il y a une sorte d’amalgame quant à la signification réelle de touriste qui doit être levé. Que désigne-t-on, au fait, du mot touriste ? Celui qui entre à travers les frontières (terrestres ou par l’espace aérien), celui qui est hébergé dans les hôtels, celui qui rentre en vacances pendant l’été parmi les TRE ? Ou tout ça à la fois ? Lequel cas, ces chiffres seraient inévitablement biaisés.

Akram Cherif, professionnel du tourisme, nous donne son point de vue : « Pour connaître les chiffres réels du tourisme, le seul indicateur crédible auquel il faut se référer est celui du nombre de nuitées passées dans les hôtels. Pour mesurer l’importance des touristes algériens et libyens en tant que marché émetteurs, il faut voir le nombre de nuitées passées par ces ressortissants dans les unités hôtelières.

Celui qui entre par les frontières algérienne et libyenne pour passer un ou deux jours en Tunisie en dehors des hôtels, ne peut être considéré comme touriste. Au même titre que les TRE à leur retour au pays. Combien parmi ces derniers décident de passer des vacances dans des hôtels ? Un nombre insignifiant.

Il ne faut pas se le cacher : le pourcentage de visiteurs libyens qui entrent en Tunisie et qui hébergent dans les hôtels devrait se situer autour de 10% contre 30% pour les Algériens. D’où la question d’imposer, à notre avis, les réservations dans les hôtels pour tout Algérien et Libyen qui entre dans le territoire tunisien. C’est la seule procédure qui puisse donner un élan au secteur hôtelier dont la rentabilité est en berne.

Est-il besoin de rappeler que le Résultat Brut d’Exploitation (RBE) des hôtels se situait autour de 55% dans les années 2000. En 2018, il est passé à 40%, aujourd’hui il est autour de 25 et 30%. Si on retranche les crédits bancaires et les frais y afférents, le résultat brut serait de l’ordre de 5%. Et comme cela ne suffit pas, l’Etat vient d’ajouter une taxe de 3% sur le CA des hôtels. Une aberration.

Tout compte fait, il me semble que la situation du secteur du tourisme n’est pas aussi reluisante que donnent à voir les chiffres. Au plus, ce sont 3 millions de touristes qui sont réellement arrivés en 2023 sous nos cieux et sont hébergés dans les hôtels. D’ailleurs, notre pays n’a pas une capacité d’hébergement pour 9 millions de touristes« , conclut Akram Cherif.

En 2019, année de référence, sur les 242.000 lits que compte l’hôtellerie tunisienne, 184.000 seulement ont été mis en exploitation, soit 76% ; ce qui représente les trois quarts de la capacité totale.

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