Master class de Yousra au Festival d’El Gouna: Cinéma, Passion et Confidences

Partager

La 6ème édition du Festival du Film d’El Gouna, qui se tient du 14 au 21 décembre 2023, a été illuminée par la présence rayonnante de la grande actrice égyptienne Yousra.

L’apogée de cet événement était sans aucun doute la Master Class offerte par cette icône du cinéma, captivant aussi bien les fans que les invités prestigieux du festival, dont Yousry Nasrallah, Marwan Hamed, Ines Deghidi, Leila Elwi, Hana Shiha, Salwa Aly, et bien d’autres.

Une ouverture émotionnelle dans un contexte actuel sensible

D’emblée, Yousra a ancré sa Master Class dans la réalité émotionnelle du moment, mettant en lumière l’édition exceptionnelle du festival en pleine guerre à Gaza. Malgré les défis, elle a plaidé en faveur du maintien du festival pour permettre la discussion, le débat, et surtout mettre en avant le narratif des palestiniens à travers des films significatifs comme La Porte du Soleil (2004) de Yousry Nasrallah.

Les piliers de l’influence : réminiscences cinématographiques

La conversation a plongé dans les moments clés de la vie de Yousra, révélant les cinéastes qui ont profondément influencé sa vie personnelle et professionnelle. Des rencontres fortuites avec des légendes du cinéma, telles que Wahid Hamed, Youssef Chahine, Salah Abou Seif, Ahmed Badrakhane et Adel Imam, ont été partagées avec une sincérité touchante.

Parmi ces moments marquants, Yousra a captivé le public en partageant une anecdote mémorable sur sa première rencontre avec le maître du cinéma égyptien, Youssef Chahine. Cette rencontre, initialement teintée de tension, s’est transformée en une collaboration mémorable.

Yousra a évoqué la proposition initiale de Youssef Chahine pour le rôle de la sœur dans le film Hadota Masrya/La mémoire (1982). Cependant, elle avait lu et relu le scénario à plusieurs reprises sans comprendre le film, ressentant instinctivement qu’elle aurait préféré jouer le rôle de l’épouse. Yousra avait refusé le rôle à cette époque à cause du scénario qu’elle trouvait confus. Sans oublier que la première rencontre avec Youssef Chahine avait été teintée d’une certaine tension, le réalisateur reprochant même la couleur blonde des cheveux de Yousra et sa grande taille.

Cependant, trois mois plus tard, alors qu’elle dormait tranquillement chez sa tante, Yousra avait été réveillée subitement par Youssef Chahine lui-même. Il la voulait dans son film, mais cette fois-ci pour le rôle de l’épouse.

C’est ainsi qu’ils avaient fait connaissance et qu’ils avaient travaillé ensemble pour la première fois. Le scénario qu’elle n’avait pas compris au départ avait donné lieu à un film devenu un classique du cinéma égyptien, sélectionné au Festival de Venise.

Cette anecdote a illustré la complexité des relations dans le monde cinématographique, où un refus initial peut se transformer en une collaboration fructueuse et la création d’un chef-d’œuvre.

Les coulisses de sa carrière : des choix artistiques aux rôles emblématiques

Les coulisses de la carrière de Yousra ont été dévoilées avec des récits captivants sur la manière dont certains rôles ont été choisis. Des moments de rencontre avec Youssef Chahine à des choix de rôles avec Adel Imam, Yousra a partagé des anecdotes qui ont jeté une lumière nouvelle sur les processus de création cinématographique.

Concernant son rôle dans le film Immeuble Yacoubian (2006) de Marwan Hamed, Yousra a parlé de ce qu’elle considérait comme une « trahison » amicale. En réalité, Adel Imam l’avait invitée à prendre un café, en présence du jeune réalisateur préparant son premier film. C’est là qu’Adel Imam lui a demandé d’accepter de jouer 5 scènes dans ce nouveau film. Bien qu’étonnée, Yousra avait refusé dans un premier temps. Cependant, Adel Imam avait insisté et lui avait proposé de lire le scénario, qu’elle avait finalement beaucoup aimé. Elle avait donc travaillé intensément sur le personnage de Mme Christine. Même si elle n’apparaissait pas beaucoup dans le film, le rôle était important.

La trahison amicale d’Adel Imam pour la convaincre d’accepter ce rôle, les rencontres fortuites qui ont changé le cours de sa carrière, toutes ces histoires ont ajouté une touche humaine et authentique à la Master Class, offrant au public une vision plus intime de la vie professionnelle de Yousra.

Festival d'El Gouna

Le secret de sa longévité : amour du travail et curiosité permanente

Lorsque Marianne a sondé Yousra sur sa longévité exceptionnelle dans l’industrie du cinéma, la réponse a été à la fois simple et puissante : l’amour du travail. Yousra a partagé sa passion continue pour le cinéma, son habitude de regarder de nombreux films, et l’importance d’accepter des rôles qui apportent une croissance personnelle. Une leçon de dévouement et de curiosité permanente pour son métier, rappelant que la passion est la clé de la réussite à long terme.

Conseils pour les jeunes aspirants

Yousra a partagé son propre parcours, révélant qu’elle avait initialement rêvé de devenir médecin jusqu’au jour où elle avait rencontré Souad Hosny. Son admiration pour cette actrice avait été le déclencheur qui l’avait poussée à devenir actrice à son tour. Cette transition de rêve d’enfance à la réalisation de son ambition a été marquée par un don inné pour l’imitation et les encouragements de sa mère et de sa grand-mère.

Les conseils de Yousra aux jeunes acteurs ont été livrés avec une sagesse accumulée au fil des ans. Elle a souligné l’importance de la persévérance face aux échecs, de la passion constante, et de l’évolution continue. La passion du métier est, selon elle, le pilier de la réussite et de la longévité dans le temps. Elle a également souligné l’importance d’être exigeant avec soi-même, de toujours vouloir apprendre et progresser. L’annonce d’une initiative appelée « Next », une plateforme pour les jeunes aspirants du cinéma, a révélé l’engagement de Yousra envers la promotion de nouveaux talents, ajoutant une dimension philanthropique à son influence dans l’industrie cinématographique.

Réflexions intimes sur la vie et l’art

La Master Class a dévié vers des territoires plus intimes, explorant l’amour, la foi, les regrets, et les erreurs. Yousra a partagé des expériences personnelles, soulignant l’importance de l’amour dans sa vie et la connexion profonde avec sa foi et sa totale croyance en Dieu. Elle a également révélé des moments de doute, de mauvais choix, et le pouvoir libérateur de l’acceptation de soi. Cette plongée introspective a offert au public une vision plus complète de Yousra en tant que personne, au-delà de son statut d’icône cinématographique.

Critères artistiques : entre confiance et créativité

La discussion s’est conclue par une réflexion approfondie sur les critères de choix de films, mettant en avant la nécessité d’une confiance mutuelle entre l’acteur et le réalisateur. Les réflexions sur la scène où, dans le film Immeuble Yacoubian, Zaky Desouky joué par Adel Imam devait déclarer son amour à Christine, incarnée par Yousra, ont illustré l’importance de la créativité et de la collaboration dans le processus artistique. Yousra a raconté comment le réalisateur Marwan Hamed avait bien voulu tourner la scène deux fois, une première fois comme prévu dans le scénario, et une deuxième fois selon le ressenti de Yousra, pour en choisir une lors du montage. Pour elle, c’était une preuve de confiance mutuelle. Le réalisateur lui a fait confiance et a tourné une scène en suivant ses conseils, et elle avait fait confiance en ses choix lors du montage.

Une odyssée cinématographique et humaine éclipsée par une modération défaillante

La Master Class de Yousra à El Gouna aurait pu être une expérience captivante, offrant au public l’opportunité de mieux connaître l’actrice et la femme derrière l’icône du cinéma. Les enseignements, réflexions, et confidences partagés auraient pu créer un moment mémorable, enrichissant l’aura de Yousra dans le monde du cinéma. Cependant, la modération de Marianne Khoury a malheureusement terni cette perspective. Malgré sa position de directrice artistique du festival, il était évident que Marianne Khoury manquait d’expertise et de préparation pour la modération. Son manque de professionnalisme, caractérisé par un déficit de questions pertinentes susceptibles de susciter un véritable intérêt du public, ainsi que ses interruptions fréquentes, ont perturbé le cours naturel de la conversation, créant une frustration chez l’audience qui aurait aimé entendre davantage les réflexions de Yousra.

Neïla Driss

#Master #class #Yousra #Festival #dEl #Gouna #Cinéma #Passion #Confidences

Source link

Home

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut